~Chapitre 52

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Il était trois heures de l'après-midi lorsque les invités commencèrent à arriver en trombe. J'étais abritée sous le grand chapiteau blanc dressé dans le verger. Les serveurs vêtus de robes blanches virevoltaient entre les tables servant toute sorte de boisson tandis que les musiciens en veste dorée jouaient un air mélodieux. À l'intérieur du chapiteau, d'innombrables chaises dorées et élégantes étaient placées de part et d'autre d'un long tapi pourpre. Les mâts soutenant la toile étaient entourés de guirlandes de fleurs blanches et or entrelacées et installées par mes soins et ceux de Fred. Au-dessus de l'autel, une gerbe énorme de ballons dorés a été attachée par les jumeaux Weasley à l'endroit précis où le jeune couple deviendrait bientôt mari et femme.
Le temps jouait en faveur du couple. Un puissant soleil d'été réchauffait l'atmosphère, laissant les oiseaux chanter, les abeilles et papillons voler.
Il n'y avait pas à dire, leur mariage était divin.

Je m'approchai de l'entrée du chapiteau, là où Harry, George et Fred discutaient joyeusement.

- Quand je me marierai, je ne m'encombrerai pas de toutes ces idioties. Vous pourrez vous habiller comme vous voudrez et je ferai subir à maman le maléfice du Saucisson jusqu'à ce que tout soit terminé.

- Faut-il encore que tu te maries. Répliquais-je d'un ton las.

Lorsque Fred me remarqua, il tira sur le col de son costume noir qui semblait lui donner chaud sous le plein soleil. Ses cheveux habituellement en pagaille avaient été soigneusement coiffés, laissant tout de même quelques mèches reprendre le dessus. Il était vraiment séduisant, il fallait le dire.
Fred allait me répondre lorsque George lui coupa la parole.

- Très bien, il me semble apercevoir quelques cousines vélanes. Elles auront besoin d'aide pour comprendre les coutumes anglaises. Je vais m'occuper d'elles.

- Pas si vite, l'oreille-coupée. Ralentit Fred tout en me lançant un bref regard.

Je regardai le rouquin détaler à toute vitesse devant son frère pour venir s'approcher de deux jolies Françaises. Elles portaient toutes les deux un foulard aux couleurs vives et une robe aux couleurs rosées. L'une avait les cheveux châtains tandis que l'autre s'approchait plus d'un blond doré.

- Permettez-moi de assister vous. Dit Fred dans un français approximatif.

Le rouquin passa près de moi, tenant au bras les deux jeunes Françaises qui gloussaient de joie. Lorsque son épaule me toucha le bras, ma peau en eut la chair de poule.
Je commençais de moins en moins à supporter cette tension étrange qui s'était installée entre nous deux. Il me détestait, c'était évident, mais en même temps, il continuait ce jeu séduisant inlassablement. Je ne savais plus quoi penser.

Je m'avançai près de Harry, entrelaçant mes doigts dans les siens. Mon regard était posé sur Tonks et Remus qui ondulaient d'un pas heureux.
Mon cœur s'alourdit lorsque je repensai aux nombreux moments où j'avais tenté de rapprocher Sirius et Remus. C'était tellement amusant de les voir tous les deux, je m'en rappelais comme si c'était hier.

- Sirius aurait adoré participer au mariage.

Les épaules d'Harry s'affaissèrent et il hocha la tête. Je savais que seul lui pouvait comprendre à quel point Sirius me manquait. Il avait été comme un deuxième père pour moi. Il avait fait tout ce que j'avais espéré que mon propre père fasse. Il avait su trouver les mots justes dans mes moments de doute. Il avait su me réconforter dans mes périodes difficiles. Et par-dessus tout, il avait su m'accepter tel que j'étais. Et ça, jamais je ne l'oublierai. Lui et sa lettre.
Je posai ma tête sur l'épaule de Harry, le regard perdu.

- C'est vrai. Mais je suis sûre, peu importe où il est, qu'il est ravi de nous voir ensemble.

Jamais je ne me pardonnerai pour ce que j'ai pu faire subir à Harry ou au autre. Je porterai ce fardeau durant le restant de mes jours. Il fallait maintenant que j'accepte de vivre avec.

Illusion~Fred.WOù les histoires vivent. Découvrez maintenant