Illusion~Fred.W

~Chapitre 48

J'avais emménagé dans la maison des Weasley depuis une semaine. J'avais été accueillie avec tant de chaleur que je me sentais de plus en plus mal de les avoir trahis. Molly était apparue comme une mère pour moi. Toujours attentive à mes moindres faits et gestes et elle restait toujours compréhensive. Arthur m'avait montré tout son soutient alors qu'il n'avait pas lieu d'être. Je ne pouvais dire à quel point j'étais reconnaissante de leur compassion et de leur gentillesse. C'était bien plus d'amour que j'avais reçu de ma propre famille en six ans. Et pourtant, je continuais d'espérer que la relation avec ma mère et mon frère retrouverait son ancien cours.
Depuis que j'habitais chez les Weasley, je n'avais pas croisé les jumeaux. Excepté George qui était venu dîner une fois en famille. Le reste du temps, les jumeaux travaillaient dans leur boutique et logeaient dans le studio qu'ils avaient loué. Mais je savais très bien que la seule raison pour laquelle Fred n'était pas encore venu rendre visite à sa famille depuis le début des vacances, c'était parce que j'étais là. Présente dans sa propre maison. Et il avait tous les droits de me détester. En fait, moins je le voyais et mieux je me portais.

Assise sur le lit de Ginny, celle-ci avait décidé de jouer avec mes cheveux. De ses doigts fins, elle tressait quelques mèches, deux à l'avant de mon crâne. Cette coiffure me donnait un air plus chaleureux et fleuri. J'aimais bien.

Lorsqu'elle eut fini, son regard s'assombrit et elle fixa ses mains d'une tristesse inhabituelle. J'hésita puis posa finalement ma main sur la sienne, osant lui demander ce qui la tracassait.

- Il y a un truc qui ne va pas ?

- Non. Ça va très bien ! S'empressa-t-elle de dire.

Je levai un sourcil, peu convaincu par sa réponse un peu trop spontanée pour être vrai. Elle souffla longuement puis se tourna vers la fenêtre.

- C'est juste que... Harry a mis fin à notre relation avant de repartir au Privet Drive. Ou du moins, il y a mis fin avant que quelque chose de concret puisse se passer entre nous.

La rousse serra les poings et se retourna vers moi, les yeux et les joues rouges de colère.

- C'est n'importe quoi !! S'indigna-t-elle. Ce n'est pas en fuyant qu'il va pouvoir faire disparaître les sentiments que j'éprouve. Je n'ai jamais réussi depuis cinq ans alors... Ce n'est pas maintenant, la période où mes sentiments se sont renforcés pour lui, que tout va disparaître !

Je me levai et vins rejoindre mon amie qui semblait au bord des larmes. Je la pris dans mes bras et lui caressai ses doux cheveux roux.

- Je pense qu'il a simplement peur de ses propres sentiments pour toi. Il ne veut tout simplement pas t'embarquer dans sa vie où la mort rôde à chaque recoin.

La rousse renifla et s'énerva davantage en poussant les bouquins qui se trouvaient sur son bureau.

- C'est absurde !! S'écria Ginny. La mort nous frôle tous aujourd'hui. Il le sait très bien et me mettre à l'écart ne rendra pas les choses plus faciles.

- Peut-être bien, mais c'est sa façon à lui de gérer les choses. De gérer ce sentiment à ton égard. On ne peut pas lui reprocher de fuir. Il fait tout son possible pour ne pas te mettre en danger toi aussi.

La rousse se tut et s'écroula sur son lit sans rien prononcer. Je comprenais sa frustration. À vrai dire, j'aurais été dans le même état à sa place. Mais ruminer les choix d'Harry n'allait rien arranger.
Je claquai alors dans mes mains, faisant sursauter Ginny. J'ouvris d'un coup sec la porte, laissant le vent entrer et souffler sur le visage de la rousse.

- J'ai vu la manière dont Harry te regardait et je pense qu'il n'arrivera pas à fuir ses sentiments pour toi très longtemps. En attendant, rien ne nous empêche de sortir prendre l'air ! À force de déprimer ici, je n'aurais plus le courage de te battre au échec alors lève ton cul de ce foutu lit !