Elle ne pouvait plus rien avaler depuis des semaines, son ventre s'en tordait de douleur, mais cette souffrance n'était que secondaire, voire inexistante. La seule chose qu'elle ressentait était un immense chagrin dans lequel elle se noyait à petit feu. Elle ne sortait plus, mais ne dormait plus non plus. Ses yeux refusaient de se fermer, car une fois que ses paupières seraient tombées, sa douleur au réveil ne serait que plus mortel. La réalité la tuait, mais les rêves aussi l'achevaient.
Ses cernes creusées, ses lèvres déshydratées, ses yeux gonflés, ses cheveux mal coiffés, elle se laissait noyer dans la mort.
Elle n'avait pas accordé sa mort, mais elle semblait accepter la sienne.
Plus aucun effort, elle tentait, elle se laissait seulement mourir dans ce monde qui la faisait souffrir.Chaque pas qu'elle essayait d'accomplir était un pas vers la plus atroce des vérités. Celle où il était véritablement parti. Parti sans qu'il ait pu lui offrir les belles promesses qui la faisaient tant sourire.
Arya, qui n'avait jamais connu ce sentiment de compter dans le cœur d'une personne, s'était retrouvée aimée par le plus improbable garçon, élève, rouquin du monde des sorciers. Sa vie qui manquait cruellement de goût et d'aventure était devenue existante dès l'instant où son sourire enjôleur et ses farces vinrent troubler son quotidien ennuyeux. Dès l'instant où il s'était lancé le défi de percer cette jolie fille aux attitudes froides qu'elle dégageait en surface.
Eh bien malgré elle, son attitude qu'elle détestait tant avait fini par la consumer. Elle savait que son bonheur se résumait à ses côtés, car dès que ses cheveux roux apparaissaient, son sourire illuminait son visage. Ils s'étaient trouvés tous les deux et désormais, elle ne pouvait se résigner à le laisser partir.
Pourtant, elle le savait. Son expérience au sein de sa famille l'avait préparé à ce lourd chagrin. L'attachement. Plus grande était sa peur si elle laissait le rouquin entrer dans sa vie. Elle s'était mise en garde à plusieurs reprises. Ils étaient opposés, il incarnait la chaleur et les rires tandis qu'elle ne transmettait que de la souffrance à ceux qu'elle aimait. Et malgré tout, rien ne pouvait contrer leur amour. Pas même la mort.
L'amour qui naquit entre les deux ne fut que plus douloureux quand il fut parti. Elle n'avait pas cessé de se le répéter. S'attacher à quelqu'un, c'était cette peur constante de la voir partir du jour au lendemain. Mais alors, plus tu prends le risque de laisser cette personne rentrer dans ta vie et plus, tu prends le risque de souffrir lorsque tu la verras partir.
Il était si facile de se laisser attacher par lui qu'elle avait fait au mieux de ne pas prendre le risque de le voir partir.Mais que serait devenue sa vie sans son amour ? Elle était persuadée qu'on appellerait plus ça une vie.
Et plus les jours passaient et plus elle s'enfonçait loin de sa vie.
Elle se laissait mourir pas à pas, car elle ne voulait pas être heureuse dans ce monde où il n'était plus.
Elle se sentait plus lâche que jamais de laisser sa famille avec qui les liens s'étaient ressoudés. Plus honteuse que jamais de quitter sans un mot ses amis et la deuxième famille qui lui avait apporté un amour sincère.
Pourtant, elle se sentait plus heureuse que jamais lorsqu'elle s'imaginait s'éteindre pour laisser place à la mort. Lorsqu'elle s'imaginait le rejoindre lui.Égoïste, lâche... Ses mots ne signifiaient plus rien pour elle s'il n'était plus présent avec elle. Elle était consciente de ce qu'elle faisait. Laisser son corps s'épuiser de fatigue sans qu'elle ose, une fois, fermer les yeux. Laisser son ventre crier famine sans qu'elle daigne à avaler quelque chose. Laisser son chagrin l'engloutir pour seul but, le retrouver et mettre fin à son cauchemar.
Le temps n'atténuait pas sa douleur, il l'écrasait sous le poids de son souvenir. Mais elle ne luttait pas. Elle voulait se noyer parmi ses cheveux, son sourire et ce qu'ils avaient vécu, plutôt que vouloir tenter une nouvelle vie dans un monde qu'elle connaîtrait sans lui.
Elle préférait se noyer dans l'illusion plutôt que d'accepter la réalité.
Moi, Arya Rayes, fille de la grande famille Rayes.
C'est à Poudlard que mon histoire a commencé.
Et lorsque Fred a donné son dernier souffle, mon histoire était déjà terminée.Pourtant, j'aurais dû le savoir. Ne jamais se faire d'illusion, rien ne dure jamais.
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Et voilà... C'est la fin de ma fanfiction Harry Potter. Bien qu'elle soit horriblement triste, je crois que j'aime cette fin.
J'espère que vous aussi malgré votre espoir de revoir Fred en vie...
En tout cas, merci à tout ceux qui ont lu mon histoire jusqu'à la fin, elle était longue mais elle en valait la peine. Alors un grand merci.
Je suis déjà en train d'imaginer une tout autre histoire, avec un univers nouveau.
J'espère que vous aurez l'occasion de la lire !En tout cas, c'est la fin d'illusion. Merci à tout ceux qui ont commenté et voté. Ce fut un grand plaisir de partager tout ça avec vous.
♥
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Illusion~Fred.W
Fanfiction"Je suis honoré d'être la première personne à laquelle tu penses, Ry. Un rictus se forma sur les lèvres du rouquin. J'ai nommé cette invention "Illusion". Je me suis inspiré de toi et de ta manière à me donner l'impression que tout chez toi est un...