Chapitre 8

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Manon

    Le docteur Barle me harcèle. Il n'y a pas d'autre façon de le dire. Tous les jours, j'ai droit à des dizaines de questions à remplir en ligne, et il appelle ma mère un jour sur deux alors que je vais déjà à l'hôpital une fois par semaine. 

    Quand je lui ai fait la remarque, j'ai eu le droit à de gros yeux noirs. Puis il s'est retourné et m'a expliqué combien il était important que je sois sérieuse dans ma dernière ligne droite vers la période de rémission.

    Je n'ai pas pu m'empêcher de pouffer. La rémission est un bien grand mot auquel je ne crois plus. Sauver les bouts, c'est dans mes cordes, pour le reste, merci de rappeler plus tard. 

    Pourtant, je reste soigneuse, j'écoute d'une oreille attentive les recommandations auxquelles j'ai le droit, et je prends le traitement sans jamais me rater dans les horaires ou les doses. Je fatigue de plus en plus, n'arrivant pas à enchaîner mes nuits de huit heures avec mes journées de cours. Tout devient plus exténuant et plus laborieux.

    J'ai vu dans le regard d'Estelle l'inquiétude pointer. Même lorsque Nathalie m'a informé que je ne pouvais pas voir Clémentine parce qu'elle était en train de se reposer, son sourire réconfortant couvait un encouragement pour les prochaines semaines.

     La fatigue que j'ai ressenti quand Liam m'a accompagné à l'hôpital il y a deux semaines maintenant s'est empirée, et je suis essoufflée dès le moindre effort que mon corps fournit. Le docteur m'assure que c'est temporaire, mais je ne peux m'empêcher d'imaginer à quoi va ressembler ma vie si je n'atteins jamais le stade tant attendue de la guérison. 

    Je suis sur le canapé allongée quand l'écran de mon téléphone s'allume.

    Je suis sur le canapé allongée quand l'écran de mon téléphone s'allume

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Je fixe mon téléphone, légèrement déboussolée. C'est comme ça qu'on va finir ? Mince, je ne voulais pas le vexer.

Je commence à taper un nouveau message mais une quinte de toux m'empêche de continuer. Mon portable vibre dans mes mains et je vois apparaître un nouveau message.

 Mon portable vibre dans mes mains et je vois apparaître un nouveau message

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Ma respiration sifflante se coupe.

     Certainement inconscient de l'effet de son message et impatient d'avoir une réponse, il m'appelle. Je désactive ma caméra avant d'accepter l'appel.

PétrichorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant