Une chaleur envahit mon corps pendant la nuit. Je suis complétement collé à Julien. Et ça ne m'alerte pas. Peut-être que cette chaleur me monte à la tête ? D'ailleurs, une fleur a t'-elle besoin de chaleur ? Ou d'un peu de soleil du moins ?
Pour une fois, je passe une bonne nuit. Du moins, depuis ces derniers jours, elle fut bien meilleure. La nuit fut bonne et complète. Je crois avoir rêvé de pétales, de jonquilles et de tas de choses douces comme du coton.
Au petit matin, Julien s'agite. Sûrement qu'il est en train de se réveiller. Je ne sais pas. Je dors profondément. Au creux de ses bras. Je ne savais pas que les fleurs étaient attirés par des parfums enivrants, hors de l'odeur de la rosée du matin évidemment.
Peu à peu, je m'éveille tout doucement. Comme si mon inconscient sonnait l'alerte. J'ouvre les yeux. Lui aussi. Nous nous regardons longuement. Face à face. Dans ce grand lit. Je crois que je n'avais jamais dormi avec un homme de toute ma vie... Soudainement, il pose sa main sur ma joue. Des rougeurs apparaissent sur mes deux joues.
«-Euh... Je... Vous êtes sûr que l'alcool ne laisse pas des traces ? Enfin... Je...
-De quoi parlez-vous ? »
C'est alors que sa main retombe sur le matelas. Ce n'était pas désagréable. Mais ça me surprend. Dans mon esprit, Julien n'est pas tendre à ce point. Mais ce n'est pas non plus quelqu'un de méchant ou d'infréquentable. Non. C'est ça le pire. Je ne sais même pas comment le définir !
« -Rien. Oubliez. Comment vous sentez-vous ?
-Hum, j'ai un mal de crâne terrible. Je ne me souviens pas très bien de la veille.
-Je vois. Il faut mieux rayer cette soirée de nos mémoires, ce sera mieux. »
Je me redresse sur le lit en baillant. Mieux vaut éviter de revenir sur ce sujet fâcheux, notamment dans l'état dans lequel était Julien. Et je ne sais toujours pas pourquoi. Enfin, je le devine finement...
« -Je me souviens juste vous avoir offert des roses. Mais c'était des jonquilles qu'il fallait...
-Vous avez retenu ce détail ? Sérieusement ?
-Oui. Pourquoi ? »
Il me regarde d'un air ahuri. Il aurait pu retenir autre chose mais à la place, il met l'accent sur mes fleurs favorites. Je finis par sourire tout en me levant.
« -Rien du tout. C'est même très bien.
-Ah si. Je me souviens d'autre chose...
-Ah oui ? Laquelle ?
-Que vous trainiez avec un blond aux yeux bleus. Je ne sais, je n'ai pas tout compris. En tout cas, il vous faisait bien rire...
-Pourquoi ? Vous êtes jaloux, n'est-ce pas ?
-Non, ça n'a rien à voir. Je ne sens juste pas ce type. Je tiens à vous préserver...
-Vraiment ? Eh bien, changez de comportement à mon égard et tout se passera pour le mieux, je me porterais comme un charme !
-Ce n'est pas moi le problème...
-Oh que si mon cher. Vous allez devoir vous remettre en question et vite, vous avez jusqu'à la soirée du village tiens !
-Quelle soirée ? Je n'ai pas donné mon accord !
-Mais si, de toute façon, nous irons tout de même. Et ce sera amusant ! »
Souriante, je pars dans la salle d'eau, laissant Julien traîner au lit. Je n'ai plus envie de me prendre la tête. Je me surprends même à trouver ça distrayant notre relation bancale. Oui, je sais que ce n'est pas le grand amour. Mais, ça a son charme. Je crois que je divague complétement. Mon Dieu...
VOUS LISEZ
Le jardin de mon coeur
Historical Fiction"Je m'appelle Ange. En 1944, mon jardin était tout pour moi. Jeune femme de la campagne, je n'avais conscience ni du danger ni du coup de foudre. Qu'est ce qui est le pire dans cette histoire ?" Mais bon, ce ne sont que des bouquets de fleurs, non? ...