Chapitre 24: Une trêve pour recoller les pétales

18 0 0
                                    

23h58, chez Ange.


Encore deux minutes avant la nouvelle année. Le Champagne coule à flot dans la maison. Et pourtant, il n'y a rien à fêter. Les gens dansent sur le cimetière de mon cœur, remplis de fleurs en tout genre. Ma tombe est si belle...


« -Vous allez arrêter de me fuir et rester enfin à mes côtés ? C'est bientôt la nouvelle année ! dit Julien en s'approchant de moi.


-Pardon ? Je n'ai pas bien entendu ?


-Ne jouez pas les idiotes. Restez un peu avec moi. Vous êtes si loin de moi en ce moment...


-Vous avez envie de m'embrasser dans le cou, pas vrai ? »


23h59. Je ris aux éclats. Les joues carrément roses. La pivoine s'est emparé de ma peau. Une pivoine vicieuse qui vient après le Champagne que je me suis enfilée dans le gosier. Julien fait les gros yeux.


« -Seigneur... Vous êtes ivre morte. Heureusement que nous sommes à la maison...


-Pas du tout, je suis très lucide ! Simplement, je vois tout en rose, pas vous ? dis-je en ricanant.


-Moi, je ne vois rien du tout en rose. Je vois juste que vous êtes ivre !


-Pardon, j'avais oublié ce ne sont pas des manières de femme, tant pis... Vous allez vous occuper de moi quand tout le monde sera parti ?


-Excusez moi Ange mais je ne comprends rien à vos allusions.


-Bien sûr. Jouez les idiots Julien. Nous verrons ça en temps voulu... »


Un sourire s'esquisse sur ma coupe. Julien m'observe d'un air ahuri. Les secondes défilent. Je ne me rends plus compte du temps. Ni même de mes propos. Je crois que c'est la première fois que je suis ivre...


« -Vous venez Ange et Julien ? C'est la nouvelle année bientôt. On fait le décompte... dit Antoine.


-Oui, nous arrivons... »


Julien m'attrape par le bras et m'amène près des convives pour faire bonne figure. Je ris encore pour un rien, peinant à tenir debout. Le décompte commence. On compte pourquoi déjà ? Pour le nombre de fleurs que l'on m'a offerte dans ma vie ?


"-Bonne année tout le monde !"


Il n'y a pas de feux d'artifices. Il n'y a pas de feux de joies. Juste des gens qui se prennent dans les bras. Qui se souhaitent tout le bonheur du monde. Et qui veulent une meilleure année, loin des combats...


« -Ange ? Euh... Bonne année ! Vous vous sentez bien ? dit Antoine.


-Bonne année mon Antoine ! Je me sens merveilleusement bien. Emmenez-moi à la mairie pitié...


Le jardin de mon coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant