Chapitre 27: Les derniers pleurs d'un coquelicot

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"-Allez Messieurs, ce n'est plus l'heure de dormir. Bougez-vous ! Et toi là, réveille-toi bordel !"


Un officier supérieur passe dans les rangs du wagon et se charge de chasser tout le monde. Julien se réveille soudainement alors, perturbé par cette agitation et son cauchemar qui lui retournait encore l'estomac actuellement.


« -Il se passe quoi ? demande Julien.


-Nous sommes arrivés. Il faut qu'on débarque... répond Antoine


-Ah super, génial. J'aurais préféré continuer de pioncer... »


Mais, il ne peut pas. Parce que la guerre l'attend. D'ailleurs, son dos se fait de plus en plus douloureux. Comme s'il pressentait le mal à venir... Les deux hommes restent ensemble et descendent du wagon. C'est alors qu'ils atterrissent dans un raz-de-marée d'hommes en tous genres. Ils sont tous réunis dans le même but : faire triompher la France tant bien que mal...


Plusieurs officiers supérieurs encadrent le troupeau, la plupart sont décorés au niveau de leur veste avec des médailles prestigieuses, ces hommes ont sûrement aussi connu la 1ère Guerre, c'est même sûr. Il y a ce contraste entre eux et les hommes qui sortent du train, les moutons face aux loups enragés...


« -Messieurs, un peu de calme voyons ! Vous comptez aller au front comme ça ? Vous ne tiendrez pas longtemps ma parole ! Vous allez nous suivre jusqu'à un campement, là-haut, vous pourrez vous restaurez et surtout écouter les ordres, on a besoin de discipline ici, pas de chamailleries ! »


L'officier supérieur crie pour se faire entendre, il a des traits fins certes mais une allure dure. Il n'est pas plus âgé que Julien. Mais les grades l'emportent dans cette vie. Il continue son discours, ne cessant de reprendre la foule qui s'agite au vue de la nouveauté de la situation pour certains.


« -Je ne comprends pas bien ce qu'on doit faire... dit Antoine, perdu.


-Il faut juste obéir et se taire. Il y a des campements vous savez, des genres de base où l'armée française est recluse, nous allons sûrement là-haut...


-Je vois. Et après ? demande Antoine en ravalant sa salive, craignant la réponse.


-Après ? Après, on prend les armes et on y va... »


Après, ils vont mourir. Voilà. Il n'y a pas plus simple et clair. L'officier continue de donner ses directives sous l'œil aiguisé de ses collègues, à croire qu'ils ont tous la même gueule ici, ça doit être un critère dans l'armée.


« -Alors, c'est sûrement la dernière fois qu'on se voit Julien ? demande Antoine, terrifié.


-Il y a des chances. On peut effectivement mourir. C'est même gros comme une maison. Le conflit s'enlise, ça n'annonce rien de bon. Prions pour que les Allemands faiblissent à leur tour...


-Je vous dis au revoir alors... Vous étiez une belle personne quand même, malgré qu'on ne pouvait pas vraiment s'entendre... déclare le blondinet, tête basse.

Le jardin de mon coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant