Lorsque Milan Lazsco se présenta devant le poste de contrôle du Centre Iceberg, le grand édifice se préparait à accueillir la compétition de Patinage artistique Messieurs, en programme court. Au centre, son stade blanc se remplissait progressivement, l'atmosphère s'échauffait sur les gradins qui le cernaient. Tandis que dans la salle de commandement, située dans les hauteurs, la tension était déjà à son comble, près d'une heure avant le lancement des hostilités.
Ce saint des saints était à la fois la tour de contrôle et la salle des juges. Si ceux-ci n'étaient pas encore présents, les responsables de la compétition quant à eux effectuaient les dernières mises au point. Les annonceurs vérifiaient le fonctionnement de leurs panneaux d'affichage et de leurs liaisons externes. Les contrôleurs s'assuraient de la logistique, les ingénieurs du bon fonctionnement du son et des éclairages. Les représentants officiels de l'Union Internationale de patinage se tenaient sur le pied de guerre, prêts à garantir le respect du protocole et arbitrer les réclamations à venir.
Milan présenta son badge platinum portant les initiales CIO aux vigiles surveillant la porte du saint des saints. Ces derniers le vérifièrent à peine et l'invitèrent à pénétrer dans le poste de commandement. Milan était certes habitué au tapis rouge, mais ne s'attendait pas à une telle facilité d'accès. Déjà son entrée dans le stade avait été très simple. Cela signifiait qu'il possédait un badge d'un haut niveau d'accréditation, peut-être juste inférieur à celui de personnalités comme Stefan Pavnic.
A un tel niveau, les badges étaient vérifiés plusieurs fois par jour, de manière aléatoire, par des membres des services secrets russes, afin d'assurer de l'identité de leurs détenteurs. Stefan Pavnic n'avait pas l'autorité suffisante, lui-même, pour en délivrer, ce qui signifiait que l'accréditation de Milan devait provenir du sommet même de la pyramide. Il se demandait qui avait pu graisser la patte d'une telle sommité ; même la question épineuse des patineuses ne saurait le justifier, étant donné que le CIO possédait sa propre police. Il fallait que quelqu'un de très haut placé ait éprouvé un vif désir de le recruter !
A peine entré, sans perturber l'ambiance agitant la tour de contrôle, Milan jeta un œil vers la patinoire en contrebas, parcourue par les techniciens de la glace. Il se situait au centre du stade, à bonne hauteur, surplombant les gradins comme la piste de compétition. La vue était parfaite, et de nombreuses caméras l'augmentaient en quadrillant le stade, renvoyant toutes ces images aux ingénieurs et techniciens.
Face à eux, de l'autre côté de la glace, se trouvaient les ouvertures des vestiaires, réservées à l'arrivée des équipes sportives, pour l'instant vides, surveillées par de nombreux gardes.
Stefan Pavnic, en dépit des sollicitations qui pesaient sur ses épaules, vint de lui-même retrouver Milan. Sur un ton pressé, il lui demanda de le suivre. Puis il prévint son équipe qu'il s'absenterait quelques minutes et tous deux quittèrent la salle d'observation pour s'engager dans les coursives du Centre Iceberg.
Le complexe olympique était en pleine effervescence, à tous les niveaux, si bien que nul ne leur prêta attention. Ils gagnèrent les coulisses du stade, dans les locaux réservés aux athlètes. Des vestiaires, un gymnase, une salle de musculation et de préparation physique, ainsi que d'autres commodités se trouvaient là. De nombreux vigiles du CIO surveillaient ces zones partagées.
Irina Loubrovna était présente elle-même, en train de se faire masser par son kinésithérapeute. La jeune femme était à la fois frêle et musclée, mais donnait surtout une apparence de fragilité par sa petite stature. Elle effectuait les exercices ordonnés sans prêter attention à l'univers autour d'elle. De gros écouteurs enfermaient ses oreilles, desquels provenaient des sonorités musicales que Milan ne parvint à identifier.
VOUS LISEZ
Milan Lazsco : La Dette [E4 Quadrilogie du vampire] en cours
ParanormalVous connaissez Milan. Il va, il vient... des fois il disparaît ; mais il revient toujours. Ce que je me demande, c'est la véritable raison qui l'amène à Sotchi, là, maintenant, en plein Jeux Olympiques d'Hiver... (Toute ressemblance avec des événem...