Milan Lazsco : La Dette [E4 Quadrilogie du vampire] en cours

La Caverne

Le QG secret de l'équipe menée par Sergi Guerra se trouvait en plein centre d'Adler, tout près du Parc Olympique. Tandis que Célia et le journaliste arpentaient les rues pavées pour le rejoindre, la première éprouva un sentiment de déjà vu en reconnaissant les endroits parcourus la veille avec Milan.

Ce sentiment s'exacerba, jusqu'à ce qu'elle comprenne pourquoi : le QG, c'était précisément la boutique d'antiquités nommée "Trésors d'Orient" qu'ils avaient visitée la veille !

Célia fit la moue, en comprenant que Milan en venant ici savait déjà qu'il s'agissait du QG des Sentinelles, et par la même occasion que Célia s'y retrouverait mêlée. Au fond d'elle, elle se promit de lui rendre la monnaie de sa pièce.

La boutique était étroite, nichée entre deux bâtiments plus imposants, avec une enseigne en lettres dorées. Des fenêtres petites et ovales, aux carreaux en verre dépoli, encadraient une porte en bois massif, aux poignées de cuivre. Elle dégageait une impression de mystère et de sérénité, qui attirait nombre de badauds ou de passionnés d'art.

Sergi Guerra fit entrer Célia. L'antiquaire les attendait déjà sur le palier, comme si elle savait à l'avance qu'ils arrivaient.

  – Bonjour Mlle Vingam, dit-elle. Enchantée de vous revoir si vite.

L'antiquaire était aussi soignée et élégante que la veille, avec sa tunique moirée, ses yeux en amande soulignés d'un maquillage discret et ses traits harmonieux. Il émanait d'elle un parfum doux et sucré. Elle avait également conservé sa voix apaisante.

  – Vous vous connaissez ? fit Sergi avec surprise.
  – Encore une facétie de Milan, soupira Célia. Oui, nous nous sommes rencontrées hier soir.

  – Bien, dit le journaliste. Esra Gökce est notre hôte. En plus de ses talents propres et de sa grande culture en Histoire de l'Art, c'est une Sentinelle de la Section Russe. Nous sommes ici chez elle.
  – Vous accueillir est un honneur, déclara Esra Gökce.
  – Célia Vingam est notre nouvelle recrue, dit Sergi. C'est une... comment vous appelez-vous, au juste ? s'enquit le personnage.

  – Une stryge, répondit Esra à sa place en étudiant la jeune femme avec intérêt. Vous a-t-on déjà dit combien magnifique était votre aura ?
  – Oui... dit Célia, un peu désolée de devoir répondre affirmativement à cette question, au risque de paraître prétentieuse. On me l'a dit.

Sergi Guerra se retourna vers elle, avec soudain une voix plus grave.

  – Célia, je ne vous ai pas prévenue, j'en suis désolé, mais pour pénétrer dans cet espace, vous allez devoir subir un examen. Rapide et indolore rassurez-vous.
  – Genre un scanner, pour vérifier que je ne cache pas d'armes ?
  – Presque, dit Esra Gökce. Je vous prie de me suivre.

Les trois individus passèrent dans l'arrière boutique, après que l'antiquaire ait fait signe à ses collaborateurs de s'occuper des clients en son absence.

Ils débouchèrent dans une salle de taille modeste, mais que de nombreux miroirs agrandissaient en renvoyant les reflets des tons dorés de ses murs, ainsi que des étagères remplies de mobiliers, de tissus, de bijoux, de céramiques, de peintures, de livres, de sculptures...

Une série de tapis devant eux sur le sol représentaient des scènes mythologiques turques. C'est dans leur direction qu'ils se dirigèrent.

  – Ne cherchez pas à résister, dit l'antiquaire en l'invitant à monter sur un tapis.