Milan Lazsco : La Dette [E4 Quadrilogie du vampire] en cours

Démêlés nocturnes

Célia et la jeune informaticienne de la Caverne en étaient à leurs spéculations sur les raisons de la disparition de Milan Lazsco quand Esra Gökce les interrompit. L'antiquaire était entrée dans leur antre électronique sans chercher à se dissimuler, en leur faisant face ; et pourtant, même ainsi, les deux jeunes femmes l'avaient à peine vue approcher. Au point qu'elles auraient pu, si elle n'avaient pas été aussi préoccupées, se demander comment leur hôte pouvait se trouver devant elles.

– Pas maintenant Esra ! s'exclama Maria Vasquez de toute sa nature exubérante. On est en pleine enquête là !

– Votre enquête ne concernerait-elle pas M. Lazsco par hasard ? s'enquit l'antiquaire. Si c'est le cas, je pense pouvoir vous aider.
– Et comment je t'en prie ? Tu n'as pas installé de réseau de surveillance informatique dans toute la ville, je présume.

– Non, je vous l'accorde. En revanche je viens d'avoir M. Lazsco au téléphone. Il a un message pour vous Mlle Vingam.

Les deux jeunes femmes s'interrompirent immédiatement dans leur tâche.

– Milan... ? s'étonna Célia.

– Il s'excuse, il dit qu'il n'a pas réussi à vous joindre directement.
– Quoi ? C'est moi qui suit injoignable ? fit Célia. C'est la meilleure.

– Bon, en vrai, c'est normal, dit Maria. Dans la Caverne ton réseau est bloqué, et je t'ai pas encore ajoutée au proxy.

– D'accord, dit Célia, se rappelant. Alors... où était-il passé ?
– Il ne le précise pas. Il me charge de vous transmettre ce message.

– Tu es sûre que c'était lui ? interrogea Maria avec méfiance. Aux dernières nouvelles, il était captif du FSB.

– Je suis tout à fait certaine qu'il s'agissait de M. Lazsco. Il demande à Mlle Vingam si elle peut effectuer une recherche sur ces personnes que voici - en même temps Esra tendit un papier à la jeune femme, sur lequel elle avait écrit plusieurs noms, d'une écriture fine et racée - et ajoute qu'il la rejoindra à leur hôtel dès que possible.

– Il s'emmerde pas ! s'exclama Maria. Genre monsieur vit la grande vie la nuit et te refile les recherches pendant ce temps là.

– Qui sont ces individus ? s'enquit Célia, quant à elle davantage intriguée par le contenu du message que la manière de faire de Milan, à laquelle elle était accoutumée.

Elle lut les notes griffonnées par l'antiquaire. Trois noms sur le papier lui semblaient une évidence : il s'agissait de ceux de Pavnic, Klobber et Irina Loubrovna, leur championne. Il était plutôt logique, tant si l'on désirait protéger des personnes que percer à jour ce qui les menaçait, de vouloir en apprendre suffisamment sur elles.

Le quatrième individu cité sur la liste en revanche était plus énigmatique. Il figurait une vague description physique, et le nom de l'entreprise à laquelle il appartenait.

– Il veut que je retrouve l'identité d'un membre de l'équipe de sponsors ? s'interrogea Célia à voix haute.
– Si l'on réfléchit bien, dit Esra Gökce, ce n'est pas sans intérêt.

– C'est vrai, admit Célia. Les sponsors sont en contact avec les athlètes.
– On pourrait avoir un harceleur parmi eux ! s'emballa Maria Vasquez. Avec une sombre histoire de pots de vin là derrière !

Célia se retourna vers l'antiquaire pour la questionner sur l'endroit où pouvait se trouver Milan, mais cette dernière expliqua que celui-ci ne lui avait pas expliqué ce qu'il comptait faire. A ce moment, Maria Vasquez, qui continuait à jongler entre les écrans, portée par sa nature presque aussi polyvalente que ses machines, les interpella.