Valakov Center - Roumanie
19 février 2014
Le temps était gris et les nuages s'accrochaient aux forêts montagneuses situées à la frontière Est de la Roumanie, où la blancheur de l'hiver le disputait à la verdure des forêts de pins.
Des brumes épaisses entouraient le vieil hôpital fortifié, aux remparts de pierre lézardés, aujourd'hui nommé Valakov Center. Dans cette clinique isolée, financée par des fonds privés, de sombres pratiques de trafic d'organe se donnaient cours, la disparition d'êtres humains était une pratique courante. Il bénéficiait néanmoins de soutien en haut lieu, par des dignitaires dont les desseins surpassaient allégrement le sens moral.
En milieu d'après-midi, un hélicoptère se posa sur la piste aérienne située à trois cents mètres de la massive construction, sur un promontoire rocheux situé hors des fortifications. Deux silhouettes descendirent de l'appareil volant : un vieil homme enveloppé dans un châle, installé sur un fauteuil roulant, et la femme vêtue d'une longue pèlerine aux couleurs de la croix rouge, qui s'occupait de lui.
Les deux visiteurs mirent plusieurs minutes à s'approcher de l'entrée bien gardée de l'hôpital fortifié, en parcourant le chemin de pierres cahoteux. La femme était grande et robuste, avec de longs cheveux châtains, un profil aux racines grecques, aride et assuré. L'homme quant à lui était de type latin, il se tenait à demi assoupi dans son siège de malade. Du matériel médical se distinguait sous le tissu épais de son châle.
Ils ne parlaient pas, on n'entendait que le bruit mécanique du fauteuil motorisé. En atteignant la herse du Valakov Center, ils purent distinguer deux hommes armés placés en sentinelle, tandis que sur le côté droit, dans un renfoncement du passage fortifié, une vitre protégeait un local d'accueil d'où sortit un gardien habillé en tenue de personnel hospitalier, et non en uniforme comme les sentinelles.
L'assistante médicale s'adressa au gardien en russe, en présentant son malade sous le nom de Sergeï Gerrov, et indiquant qu'il venait pour son opération chirurgicale prévue.
Ce à quoi le gardien répondit par son étonnement : il n'avait ni rendez-vous de noté sur l'agenda ni de malade de ce nom inscrit dans ses registres.
Le malade en question, en dépit de son état apathique, émit un grognement de surprise à cette réponse négative, puis se retourna avec mécontentement vers son assistante. Laquelle dut argumenter auprès du gardien. Elle argua du fait qu'il y avait bien un rendez-vous de prévu, mais qu'il s'agissait d'une urgence et que son patient n'était pas encore enregistré en raison justement de l'urgence. Elle insista sur le fait qu'il devait forcément y avoir trace de leur venue.
Sur quelles paroles le gardien retourna dans sa loge pour vérifier ces assertions, non sans méfiance.
– Je te préviens Sergi, souffla alors Antonia Papadopoulos sur un ton de remontrance. La prochaine fois, c'est toi qui joue l'infirmière.
– Désolé, répondit Sergi Guerra à sa comparse, tout en vérifiant que les sentinelles les plus proches ne les entendaient pas échanger. C'est plus crédible dans ce sens.
Puis la Sentinelle se pencha vers son émetteur récepteur fiché dans l'appareil médical factice autour de son cou pour demander à un interlocuteur lointain :
– Qu'est-ce que ça donne, Maria ? Vous avez piraté leur banque de données ?
– Minute papillon, répondit la voix de la jeune hackeuse située à des centaines de kilomètres de distance. On vient de se connecter !
VOUS LISEZ
Milan Lazsco : La Dette [E4 Quadrilogie du vampire] en cours
ÜbernatürlichesVous connaissez Milan. Il va, il vient... des fois il disparaît ; mais il revient toujours. Ce que je me demande, c'est la véritable raison qui l'amène à Sotchi, là, maintenant, en plein Jeux Olympiques d'Hiver... (Toute ressemblance avec des événem...