Le don d'Eywa | NETEYAM

Chapitre I : « tu dois te montrer plus discrète. »

(Pour ceux qui sont déjà avancé dans cette ff, j'ai changé quelques traits de l'apparence de Nuri !
Bonne lecture <3)

-Nuri, dépêche toi !

Quelques secondes avant le bruit sourd qui avait retenti sur le sable, de grandes ombres ont recouvert la mer peu agitée, comme à son habitude.
Mon amie n'attend aucun accord pour me tirer de ma rêverie, toutes deux sur nos Ilu respectifs, se dépêchant de rejoindre l'attroupement soudain, près de l'écume laissée par la grande bleue.

Tsireya plongea la première, et je la suivis.

Je parvenais à distinguer Tonowari, face à des Na'vi, étranger à ces terres. C'était simple à comprendre, leur peau étaient bien trop foncés, et leur queue fines, comme le soulignait la femme du chef. Celle qui m'a recueilli, enfant, sans souvenir de ses racines. Dur à croire quand on la voit se comporter ainsi, mais ce n'était que la simple vérité.
Une vérité qui me faisait chaud au coeur.

Lui et Ronal m'ont, depuis mon plus lointain souvenir, fait comprendre que les liens du sang ne voulaient souvent rien dire.
Pour eux, j'étais leur don d'Eywa.

Mais eux, ces Na'vi, ils étaient comme moi. Leur corps était semblable au mien.

Je suivais les pas de Tsireya.

-Salut.

L'un des garçons, sûrement le plus jeune, venait de saluer Tsireya. Familièrement.
Elle et moi étions le contraire. La brune était amicale, prête à aider et s'assurer que quiconque se sent bien.

Avoir été éduqué majoritairement par sa mère m'a inculqué certains de ses traits de caractère. Y compris la froideur extrême dont je faisais preuve, à leur vu.

Aonung, fière de lui comme à son habitude, se moquait de ces nouveaux visiteurs, ouvertement.

Passant derrière eux, je me plantais à ses côtés, lui donnant un coup de coude.

Rotxo retint un rire moqueur envers son ami, alors que je plissais les yeux en sa direction. Aonung oubliait très vite que moi aussi, je n'étais pas d'origine de ce clan, celui des Metkayina.

-Recommence, et je demande à Eywa de se charger de ton cas. Lui dis-je en Na'vi.

Pour seule réponse, l'adolescent à ma droite roulait des yeux si forts que je m'attendais à ce qu'ils sortent de leurs orbites.

Un rire étouffé attirait mon attention, mes oreilles étaient à l'affût.
Quand on était enfants, avec le trio, on s'amusait à savoir qui avait la meilleure ouïe. C'était le seul concours où j'en sortais vainqueurs, avec fierté.
Avec le temps, j'avais appris à vivre comme eux. Peuple de la mer.

Des yeux d'ors. Deux ocres qui avaient planté leurs griffes dans les miens.
Il fut le seul à retenir mon attention.
Il se démarquait par la différence de taille avec ses frères et sœurs, le dos droit, fière de lui.

Lâcher son regard me semblait plus dur que ce que j'aurais cru. Je le compris une fois que Tsireya me tira, encore une fois, de ma contemplation presque malsaine. Pour cet être dont je ne connaissais rien, malgré notre race commune.

Le monde s'était dissipé. Intrigués par ces arrivants.
Le jeune homme, lui, avait suivi ses parents.

-Nuri, tu dois te montrer plus discrète.

Son petit sourire la trahissait, elle se réjouissait à l'avance de savoir quelque chose sur moi, que je n'assumerais pas de suite.