Chapitre XVI : « Tu ne sais pas à quel point j'ai envie de t'embrasser. »

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Je haïssais les enfants qui venaient de déranger mon sommeil.

J'étirais mon corps encore endormi, frottant avec une douceur inexistante mes yeux.

Mes doux réveils tardifs, perturbés par le seul bruit de l'eau sous notre marui me manquaient, quand personne ne passait sur la passerelle. Mais je devais me faire à l'idée, se lever tôt, c'était être dérangé par l'agitation extérieure avec le déjeuner.

Attendez une minute. La passerelle ...

Je me redressais brusquement, regardant totalement perdu autour de moi.
J'étais dans notre marui, et ma tête comprenait petit à petit que je n'étais pas resté avec Ar'telis cette nuit. Je ne l'avais pas abandonné, ses parents étaient restés avec lui.

Je laissais mon corps retrouver mon hamac, frottant mon visage.
Combien de temps avais-je dormi ?

En tout cas, ça avait été un sommeil réparateur. Je ne m'étais pas réveillée une seule fois comme à mon habitude.
Même en ayant passé trois jours entiers à soutenir Ar'telis.

-Bien dormis ?

J'écartais mes mains de mes yeux plissés. Tsireya se tenait au-dessus de moi, sa chevelure tombant de chacune de ses épaules pour venir me chatouiller le visage.

-Comment peux-tu être si agitée de bon matin ? Je grommelais.
-Car tu vas déjeuner avec moi ! S'enthousiasmait elle.

Tsireya me tirait presque de ma zone de confort, jusqu'au point de rassemblement.

Bien vite, nous nous retrouvions l'une à côté de l'autre, et elle posait sa tête sur mon épaule.

-Il faut qu'on parle.

Oulah, je n'aime pas cette phrase. Ce n'est jamais bon signe, même si avec Tsireya, on n'est jamais sûr de rien.
Si ça se trouve, elle m'annoncerait que la météo du jour l'ennuyait.

Et je ne pouvais qu'être d'accord si c'était le cas, de gros nuages menaçaient notre tranquillité.
Et quand il pleut, nous mangeons dans nos marui.

-Dis-moi.
-Moi.

Je mis quelques secondes à comprendre, avant de la dévisager. Elle haussait ses épaules, fière de sa petite blague.

Irrécupérable.

-Lo'ak. Moi. Presque bisous, hier.
-Quoi ? Je m'écriais.

Le fait qu'elle ait eu du mal à en parler clairement m'indiquait que c'était sérieux.
Elle avait failli embrasser un Na'vi. Et pas n'importe lequel, celui avec qui ils se tournent autour depuis des mois.
Ma soeur plaçait ses deux mains sur ma bouche, regardant autour de nous. Mais les Sully n'étaient pas encore arrivé, étonnamment.

Elle me fit les gros yeux, avant de reprendre.

-Tu n'étais pas là, mais il m'a confié qu'il se sentait comme un.. Elle tentait de se souvenir, paria dans sa propre famille.
Alors tu me connais, je l'ai réconforté, bien sûr sans arrière-pensée ! Elle était très expressive, son corps parlant pour elle, Mais Nuri, tu aurais vu ses yeux ...

La Na'vi laissait sa tête retomber contre mon bras, croquant dans son fruit.

-J'attends la suite, Reya.
-J'y viens, j'y viens. Elle hochait de la tête. Alors, il me regardait comme ... Enfin, tu sais ! Neteyam doit faire la même chose !

Je réfléchis quelques secondes, laissant moi doigt tracer sans but précis des cercles dans le sable.

-Non, Lo'ak te regarde d'une façon exceptionnelle, Reya.
-Ah oui ? Et comment est-ce qu'il te regarde, ton Na'vi ?

Le don d'Eywa | NETEYAMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant