Chapitre XXXIII : « Comme ses yeux. »

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-On va rester par là.

Tsireya avait été la première à être excité par l'idée de cette sortie.
Elle avait taillé son arc dans le bois d'un de nos arbres, comme le veut la tradition, et dompter son ikran n'a pas été si dur.

Lo'ak avait été tellement fière d'elle, qu'il ne faisait que nous répéter que c'était sa Tsireya. Alors qu'ils ne sont toujours pas ensemble.

Elle l'avait nommé par un nom bien trop compliqué à me souvenir, en rapport avec Lo'ak, pour le rendre encore plus heureux qu'il ne l'était déjà.

Tsireya était une des nôtres, maintenant.

Et Nuralessa l'enviait énormément.
Pourtant, pour le chef de notre clan et la tsahik, elle était des nôtres. Elle nous avait sauvé.

Mais elle avait peur, je le sentais.
Elle avait été très évasive là-dessus, et dans peu de temps, elle craquerait et laisserait tout sortir brutalement.

Et je serais là, pour lui faire comprendre que les choses ne sont pas comme on les prévoit, elle qui aime tout avoir sous son contrôle.

Nuralessa ne se sentait ni à sa place chez les Metkayina, mais encore moins chez nous.

Ses amis lui manquaient, sa famille aussi.
Ses habitudes avec lesquelles elle a pu grandir.

Et son besoin de connaître ses parents biologiques.

Mais Norm et Elisa, aidés de Max et Stev, sur ces longs mois de recherches, pensent avoir trouvé quelque chose.
Des ressemblances avec le peuple des montagnes enneigés, que Norm a pu survoler quand il était encore en contact avec Grace.

Mon père n'avait pas souhaité faire partit de ce court voyage, trop concentré sur la mission qu'il avait, à l'époque.

Mais de mon côté, j'avais bien remarqué la ressemblance qu'elle avait avec le peuple des cendres. Un peuple totalement fermé au autres, autonome et très bien comme ça.

Les marques de sa peau, tout comme la couleur de ses yeux.
Mais surtout, ses doigts aux longues griffes pointue.
Pratique, quand il s'agissait de se défendre.

Mais malgré tout, voir la personne que j'aimais se déchirer autant de l'intérieur, était un supplice dont j'étais seulement spectateur.

Elle, actrice de cette souffrance, ne savait pas comment stopper ce scénario désastreux.

Je n'avais pas réussi à faire en sorte qu'on sorte tous les deux, l'autre soir.
Et ce soir, j'aurais sûrement une chance, vu comment mes parents se couchent bien plus tôt en ce moment.

Nos missions les fatigues.

-Demain c'est mon anniversaire, tu n'as pas oublié ?

La mère de Tìkan, face au lac, passait la première et laissait sa flèche pratiquement atteindre le centre de l'arbre, utilisé comme centre de tir.
Nous étions venus pour aider les filles à s'entraîner.

-Non, Tìkan. Tu me le répètes tous les jours. Je pinçais mon sourire.

C'était à mon tour, et je pouvais entendre Tuk m'encourager, en frappant dans ses mains.

Je ne ratais jamais ma cible. Et j'avais ma propre technique.

Je pouvais entendre la voix de Tìkan, mais une toute autre attirait mon attention.

Nuralessa rigolait bien avec le petit frère de cette dernière, qui avait un an de moins que nous.

C'était Kunong, un Omatikaya qui aimait montrer à tous le monde son crâne rasé de chaque côté, n'affichant qu'une fine bande de cheveux.

Le don d'Eywa | NETEYAMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant