Chapitre V : « tu es irréelle. »

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-Pincez-moi, je rêve.

Le tissu blanc qui retombait sur mes hanches me donnait une confiance folle. Un sentiment de puissance que je souhaiterais à n'importe qui.

Celle qui partageait notre maison n'avait même pas pris le temps de poser les coquillages qu'elle tenait, les laissant tomber devant l'entrée, pour venir poser ses mains sur le haut de mes bras, histoire de mieux mirer le travail que j'avais entrepris.

Après ce qui s'était passé avec Neteyam l'autre jour, je me convainquais d'un profond besoin d'attirer le regard sur ma personne.
Je souhaitais qu'Aang me complimente, et me fasse oublier que mon esprit était accaparé par ce qui s'était passé l'autre après-midi.

Alors, j'avais décidé de changer de look pour un moment, en rentrant du lac.

-Je venais te prévenir qu'Ao'nung avait fait se rencontrer les Sully et notre groupe, mais on a des choses plus importantes à traiter, là.

Elle tapait frénétiquement dans ses mains, sautillant sur place. Amusée par son enthousiasme, je la coupais dans son élan, réajustant le fin tissu entourant ma poitrine.

-Je m'apprête pour moi-même, Tsireya, pas pour qui que ce soit.

Elle parut peu convaincue, bras croisés, et avait raison. Je ne croyais pas moi-même à ce que je venais de lui dire.

-Pourtant, ça a l'air d'avoir fonctionné.
-Quoi, encore ?

Elle pouffait, se baissant pour ramasser ses coquillages couleur d'or.

-Les techniques de rapprochement que je mets au point.
-Tsireya, ne ...

Je stoppais tout mouvement, pivotant totalement dans sa direction.
Je ne la connaissais que trop bien, voire même parfaitement.

Pas plus tard qu'il y a deux jours, mon Ilu était mystérieusement parti avec d'autres compagnons à lui.

Et j'avais dû monter avec Neteyam, sur le sien, car Tsireya était parti avec Lo'ak derrière elle.
Bien sûr, l'ainé à dû monter derrière, ou je l'aurais encore plus détesté.

J'en suis sûr, maintenant, elle avait amadoué mon Ilu avec sa nourriture préférée. Le Chanol, un poisson dont ces bêtes raffolent toutes.

-Ne me dis pas que pour l'Ilu, c'était toi ?
-Très bien, je ne te le dis pas.

Mes paupières se fermaient, laissant à mes pulsions meurtrières le temps de se calmer.

-Cours. Vite.

À peine ai-je senti le tissu sous nos pieds bouger, que je me mise en tête de la rattraper, et lui faire comprendre qu'on ne devait pas jouer un tour au destin de la sorte.

Elle se faisait de sérieux scénarios qui n'aboutiraient jamais à rien de grandiose. La Na'vi a toujours fait ça, mais cette fois elle semblait plus déterminée que par le passé.
Et je n'aimais pas ça. Je veux avoir le contrôle de ce qu'il se passe.

Pas une meilleure amie qui nous force la main.

-Stop ! Elle s'écriait.
-Stop ?

Je répétais ce qu'elle venait de dire, perdue, et son bras tendu devant moi stoppa ma course.

J'appréciais le sable fin qui me collait à la peau en sortant de l'eau, c'était un fait. Mais pas ce même sable s'infiltrant dans les deux tresses que j'avais faite aujourd'hui, celles qui maintenant la masse de cheveux libres hors de mon visage.

Tsireya venait de me faire involontairement tomber en avant.

-Nuri, relèves-toi ! On arrive jusqu'à eux.

Le don d'Eywa | NETEYAMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant