Chapitre VIII : « Toutes actions à des conséquences. »

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Cette lettre, comme ça ... Celle-là, c'est celle qui vient après ... Non, c'était l'autre ...

Le décès de Sermi m'avait été annoncé  il y a de nombreux jours déjà, mais mon esprit ne s'en remettait pas.

Lorsque l'éclipse arrivait, ce sentiment effroyable s'accroissait.

Alors, je m'occupais autant que mon énergie me le permettait.
En compagnie de Tsireya et nos amis, on pêchait l'après-midi, pour aider au dîner. Et avec ma sœur adoptive, on préparait le repas ensemble.

L'après-midi, après le long moment dans la grande bleue, je jouais avec Tuk et ses bonhommes de bois.

Kiri a évoqué l'idée de se balader plus loin, jusqu'à la forêt tropicale, dans quelques jours après la collation.
Selon Lo'ak, ça n'égalait pas leur maison, mais c'était bien malgré tout.

De plus, nos parents respectifs avaient accepté. À condition que l'on soit rentré rapidement.

Habituellement, après le repas, mon corps était naturellement guidé jusqu'aux tissues entre les deux arbres. C'était le moment où Neteyam m'aidait avec la lecture, et dorénavant l'écriture.

Quand il me l'a annoncé, je n'étais pas sûr d'être prête. Mais ce garçon avait le don de me pousser d'une force phénoménale dans ce dont j'étais largement capable, selon ses dires.

Alors aujourd'hui, mes amis sont sur leur Ilu respectifs, et je me retrouve chez moi, à tenter d'écrire un mot à l'aide de mes connaissances.

C'est-à-dire aucunes.

-Ça y est !

Je me redressais d'un coup sec, tenant fièrement la feuille rigide devant moi. Le bois taillé en pointe ayant trempé dans le liquide d'une plante écrasé, glissait jusqu'au centre du sol en tissu, mouvant brusquement sous mes pas lourds.

Ceux qui me guidaient rapidement jusqu'à mes amis, courant jusqu'à eux, sautillant même sur place d'excitation.

Je les apercevais plus loin, et Kiri fut la première à m'accueillir avec un grand sourire. Pas loin, Tsireya venait de donner un coup de pied dans le ventre de Lo'ak, pour le faire tomber de son Ilu.

Ces deux-là se sont bien rapprochés, et la maison est souvent vide.
Kiri est souvent venu me voir durant ces moments-là.

-Stop !

J'attirais leur attention en leur hurlant dessus. Quelques têtes curieuses qui passaient derrière moi me dévisageaient.

Ça, ça s'appelle une entrée remarquée.

-Toi, tu as quelque chose à nous annoncer.

Kiri s'approchait du bord, mais c'était sans compter sur Ao'nung qui, dans un énorme bruit de vagues, me prit la cheville par surprise pour m'entraîner avec lui.

Ces garçons n'en avaient jamais marre de me claquer l'eau au visage comme ça. Et cette scène me rappelait vaguement quelque chose.

Neteyam ! C'était lui que je voulais voir.

Attendez une minute ...

Ma feuille flottait derrière moi, entièrement trempée et les lettres commençaient à couler.

Nos amis se tournaient alors vers nous, Ao'nung se moquant de mon expression.

-T'as l'air bien énervée, la sauvage.

Effectivement, je l'étais. Lui montrant mes crocs, prête à lui refaire le portrait à la moindre remarque insolente.

Il méritait des baffes, même si son comportement s'était amélioré.

Le don d'Eywa | NETEYAMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant