Chapitre XXXV : « Les liens du sang ça veut pas tout dire. »

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-Nuralessa ?

La voix de Neteyam encore endormit était à peine audible, alors qu'il se redressait sur ses coudes.

Quelques heures plus tôt, nous avions rencontré ces na'vi, dans la forêt, et demain matin, je rentrerais auprès des miens.

J'en avais besoin. Si je devais accompagner ces inconnus dans les montagnes enneigées, je devais d'abord passé par ma famille.

On ne sait pas ce qui pourrait se passer, une fois là-bas. Et me perdre une deuxième fois les briserait intérieurement.

Je dois avoir leur accord.

Tsireya sera avec moi, en compagnie de Lo'ak. Malgré les réticences de Jake.

Le père de famille, ainsi que sa femme autorisaient Neteyam à m'accompagner. À condition qu'il soit rentré pour son anniversaire.

Ses devoirs l'appelleraient plus vite qu'il ne le pense.

-J'ai tout vu ...

Ma voix était elle aussi inaudible, alors que je restais à l'entrée du marui.

Il faisait étonnement froid ce soir, ou bien mon manque de sommeil m'en donnait l'impression.

Ma main se pressait sur ma poitrine, là où mon coeur emplit de tristesse battait.

Une larme roulait sur ma joue brûlante, avant d'être accompagné par une deuxième.
Et un flot s'en suivit.

L'incompréhension se lisait sur le visage de mon na'vi, se levant avec précipitation.

Ses bras si réconfortants me réceptionnaient, avant que je ne m'écroule d'épuisement.

J'étais épuisée mentalement.

-Seize ans qu'ils me cherchent, Neteyam, ça fait seize ans ...

Le reypay était venue à moi, cette nuit, mais le camp était surveillé ce soir. Je n'avais pas pu saisir ma chance, et le suivre là où il le souhaiterait.

Non, j'avais seulement fais tsaheylu entre nous, pour tenter de voir d'autres souvenir.

Et ça m'en avait débloqué tellement.

Je l'avais pourtant vu des dizaines de fois, quand je n'étais encore qu'une enfant. Et chaque fois qu'il daignait se montrer, j'avais été seule.

Je jouais avec lui, nous faisions la course, comme si cet oiseau était mon ami. Mon tout premier ami.

Et je l'avais oubliée.

Comme j'avais tout oublié, avant ma cinquième année.

-Qu'es-tu allé faire, Nuralessa ?

Je refusais, mouvant énergiquement ma tête, sanglotant plus que ma respiration ne le supportait.

Il m'avait aidé à m'asseoir, face à lui.
Comme la fois où je lui avais confié mon passé.

Et c'était ce que je faisais, à nouveau, en quelques sortes.

Ses deux mains formaient l'arrondis de mes épaules, m'obligeant à rester en place.

-Le reypay, il m'a suivit toutes ces années. Il ... Je peinais à formuler mes phrases, Je l'ai oublié.

Les na'vi des montagnes étaient remontés jusqu'à nous par son aide, cherchant depuis seize ans l'enfant de leur tsahik. Elle était souffrante, depuis la naissance de cet enfant. Moi.
Et son état s'est dégradé, depuis quelques semaines.

-J'ai vu mon premier mot, Neteyam. J'avais appelé Ronal maman.

Alors que j'avais mis du temps à le faire, jusqu'à il y a quelques mois.

Le don d'Eywa | NETEYAMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant