Chapitre XXIX : « Future femme du future Olo'eyktan. »

1.4K 70 87
                                    

-Ah oui ?

Le petit dos de Syaytirea reposait contre mes cuisses, alors que son corps tout grassouillet tenaient dans mes mains. L'enfant était en pleine discussion avec elle-même, du haut de ses dix mois, et j'y participais activement. J'étais ridicule, mais Ao'nung semblait passionné par cette scène.

-Trop jeune, trop jeune ... Il secouait sa tête.

Je levais la mienne vers lui, assit sur le tronc d'arbre derrière moi. J'y était adossée depuis de longues minutes maintenant.

Je babillais avec notre petite sœur, qui semblait en avoir gros sur le coeur. Par moment, ses yeux se plissait, et je pense qu'on ne va pas tarder à devoir la changer.

-Tu devrais te trouver une femme, avant même d'envisager un enfant, Ao'nung.
-Et je plains celle qui voudra de toi. Renchérit Tsireya.

Le plus vieux lui feulait légèrement dessus, alors qu'elle levait les mains en l'air, signe d'innocence.

Elle vint s'asseoir sur le sable, face à moi.

J'étais si heureuse, depuis quelques mois. J'avais réussis petit à petit a reprendre d'anciennes habitudes à moi, malgré mon impossibilité d'aller dans la forêt une fois l'éclipse tombée.

Et avec ma famille, nous n'avions jamais été aussi proche.

-Neteyam n'est toujours pas arrivé ?

Je levais le regard vers elle, me coupant totalement de la conversation dénuée de sens entre notre soeur et moi.

Elle avait raison, Neteyam aurait dû arriver depuis quelques jours déjà. Alors, nous devions juste attendre. Nous n'avions pas d'autres choix, même si ça me rendait malade.

Il est repartit il y a maintenant plus de quatre mois, en ayant passé deux à Awa'atlu. Sa venue m'a fait énormément de bien, et nous a étonnamment rapproché plus qu'on ne l'aurait pensée.

On était devenu inséparable, nous faisions tout ensemble, et je crois même qu'il s'apprêtait à lâcher une larme, le jour où il a décidé de rentrer pour être auprès des sien. De son village dont il n'avait pas profité, et de sa grand-mère dont il me parlait tres souvent.

-Ça m'inquiète. J'affirmais.

Son retour chez lui n'a pas été facile de mon côté, et Ao'nung était bien content de venir dormir dans notre marui, vu que la petite avait du mal à faire ses nuits. Elle a neuf mois.

Il m'avait dit que grand maximum quatre mois passeraient, l'un de l'autre. Et ça allait en faire cinq.
Je ne serais pas étonné de le voir encore plus musclé qu'avant, il n'avait que très peu ralentis la cadence.

-Ça va le faire, il est grand, ton muntxatan ! Se moquait Ao'nung.
-Skxwang, ils ont presque dix-sept ans ! Souriait Tsireya.

Que mon frère qualifie Neteyam comme mon promis, me gênait. Je ne supportais pas étalé mes sentiments comme ça, et encore moins mon jardin secret. Mais bon, c'était mon frère. Il me connaissait par coeur.

Avec Neteyam, nous avions un mois d'écart, il était né avant moi. Son anniversaire aurait lieu dans plus de quatre mois.

Plus le temps passe, et plus l'idée d'avoir dix-huit ans me stress. Mais je pense que c'est positif.
Imaginer enfin me lier, avec la personne qui tient mon coeur entre ses mains, est quelque chose de nouveau et si unique.

Très jeunes, les filles du village en rêve. Peu trouvent leur moitié aussi jeune, mais c'est une sensation incroyable.
Évoluer avec la même personne, découvrir tant de choses avec.

Le don d'Eywa | NETEYAMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant