Le don d'Eywa | NETEYAM

Chapitre VI : « Je suis fière de toi. »

Il y a quelques jours, tout se passait au mieux.

Tellement bien que le petit groupe était allé plonger. En direction de l'arbre des âmes.

De mon côté, j'avais décidé de rester à aider à la chasse.
Les fois où je m'étais connecté à l'arbre des âmes, des images plus terrifiantes les unes que les autres m'étaient venu.

Et cette fois, c'était Kiri qui avait dû en faire les frais.
Elle avait été ramenée, complètement inconsciente la veille.

L'ambiance s'était drastiquement altérée, depuis leur retour.

La famille Sully était restée à ses côtés, veillant sur elle, priant pour qu'elle se réveille.

Des amis de Jake sont également en chemin depuis la veille.
Nous n'en savons pas plus, et Ronal s'apprête à aller aider l'adolescente.

-Toi, tu restes ici.

La femme posait fermement sa main libre sur mon épaule, me faisant me rassoir sur le tissu de sa maison.

-Je peux l'aider ! Laisse-moi essayer.
-Je t'ai déjà laissé faire la dernière fois, ça c'est mal fini. Tu ne recommences pas.

Elle avait raison, mais ça ne justifiait rien.
La dernière personne que j'avais essayé de soigner, c'était Eonit.
Mon énergie avait été entièrement vouée à sa guérison, j'avais fini par dormir durant des jours.
Tout ça pour qu'elle échoue, et emporte mon cœur au fond de la grande bleue.

Et pourtant, je m'étais entraîné depuis le temps.

-Que je dorme quelques jours ce n'est rien, si l'état de Kiri se stabilise. J'affirmais.
-Maman, laisse la essayer.

Ao'nung l'incitait du regard à m'autoriser ça.
Et comme souvent, elle cédait, tant que les demandes de son fils paraissaient un minimum logique.

-Arh, elle grognait, dépêches-toi.

Me précipitant à la suivre, je remerciais Ao'nung d'un vif regard.
Ronal marchait bien trop vite, et je dus presque courir derrière ses grandes jambes.

La Tsahik connaissait très bien son rôle là-dedans. Elle le connaissait sur le bout des doigts.
Il n'y avait pas une chose pour laquelle elle n'avait pas de réponse.

Elle était très forte, et Tsireya suivrait ses pas.
Cette dernière était restée au côté de Lo'ak.

Elle m'avait confié qu'il se sentait comme le vilain petit canard de sa famille. Le paria de son ancien village, et du peuple.

Alors, il pensait que ce qui arrivait à Kiri, était sa faute.
Mais il n'y était pour rien. Et son ressentit perdurerait dans le temps.

Penser être les maux de tous les malheurs qui arrivent à son entourage, devait lui peser lourdement sur la conscience.

-Son état n'a pas changé ? Demandait une voix d'homme.

Une que je n'avais jamais entendu avant.

Ronal rentra en première, et j'attendais son signal pour la suivre.
Mais, après de longues secondes à me dire que sûrement, elle me dirait non au dernier moment, elle revint vers moi.

Son visage n'affichait plus la même expression.
Elle apprendrait quelque chose.

-Retournes avec Ao'nung.
-Pourquoi ? Je restais de marbre, j'en suis capable maintenant, crois-moi.
-C'est un ordre.