Le don d'Eywa | NETEYAM

Chapitre XX : « Je mettrais ma vie en périle pour toi. »

-Toc toc.

Trois jours. Ça faisait trois jours que je n'étais pas sorti de ce marui.

Totalement effrayée à l'idée que d'autres na'vi reviennent sur nos terres, qu'ils fassent encore plus de dégât.

Nirit s'était reçu une flèche en plein ventre, car elle s'était aventuré dans la forêt, histoire d'aller y chercher quelques fruits. Elle comptait faire un petit déjeuner à Aang, avec ses aliments préférés.
Et ça me brisait le coeur.

On ne savait toujours pas la raison de leur venue sur notre île, mais c'était certain que les choses n'en resteraient pas là. Et c'était ce qui me terrifiait.
Ils me cherchaient, moi, la "métisse".

Mes parents adoptifs ont prit soin de moi, durant ces trois derniers jours.
Tsireya et Ao'nung mangeaient avec moi, chaque soir.

Ma soeur ne dit rien, mais je sais parfaitement que cette scène l'a traumatisée. C'est elle qui prend soin de changer mes bandages, quand notre mère est occupée par ses devoirs de Tsahik.

Ao'nung, lui qui était resté avec moi lorsque notre famille était parti manger, se tournait vers l'entrée du marui.

Neteyam se tenait dans l'encadrement.

-Hey. Je murmurais.

Je hochais de la tête vers Ao'nung, qui embrassait le sommet de la mienne en se levant.

C'était un grand frère exceptionnel. Il a été le premier à attendre que je m'endorme chaque soir, veillant sur moi.

Lui aussi avait eu peur, que l'on revienne et que je sois obligé de quitter cette famille, qui est la mienne.

Pour la première fois depuis trois jours, il pouvait rejoindre notre famille pour aller manger.

Ao'nung s'arrêtait devant Neteyam, avant de lui serrer la main, hochant simplement de la tête. Avant de nous laisser.
Les deux s'étaient vu ces trois derniers jours, et mon frère l'avait remercié de ce que l'omatikaya avait fait pour moi.

Il m'avait sauvé la vie.

-T'as faim ? Lançait-il.

Je repliais mes cuisses contre le haut de mon corps, posant ma joue gauche sur mes genoux.

-Pas trop. J'avouais.

En se décalant pour avancer jusqu'à moi, je voyais un coquillage dans sa main. Le sien, remplit à ras bord.

C'était ma nourriture préférée qu'il avait ramené.

-Tant pis, je vais manger tout ça tout seul.

Je le regardais s'asseoir contre le coffre en bois, posant l'assiette entre nous deux.
Il m'ignorait totalement, enroulant son bout de poisson aux épices dans une algue séchée.

-Hum.

Je hochais lentement de la tête, louchant sur le morceau qu'il préparait.

Le bout de ses tresses bougeait contre ses épaules, chaque fois qu'il tentait de me regarder discrètement, amusé.

Alors, quand il me regardait, pour me demander ce que j'attendais, j'ouvrais simplement la bouche en lui indiquait le morceau de nourriture du regard.

Neteyam rit, avant de me faire manger, comme une enfant.
Et c'était le seul que j'autorisais à me traiter comme tel. J'adorais qu'il prenne soin de moi.

-Tu sais, j'apprécie le fait que tu te montres vulnérable avec moi.
-Tu apprécies ?

J'étais curieuse de savoir pourquoi. Pour mieux me blesser, quand on s'insulte pour rire ?