Le don d'Eywa | NETEYAM

Chapitre XIII : « Je me vois, à travers tes yeux. »

-Et vous vous êtes embrassé ?

Ah, ça. J'aurais aimée.

La veille, j'y avais presque cru. Neteyam était à ça, de m'offrir ce que je convoitais tant chez lui.
Au dernier moment, il m'avait prononcé cette fameuse phrase pour la quelle je me haïssais.

« Ce serait trop simple, nìhona. »

Qu'est-ce qui m'a prit de vouloir continuer à se tourner autour. Je voulais tellement y goûter, ce soir là.

-Nuralessa n'embrassera personne. Ksonug affirmait.

Ces derniers temps, le Metkayina s'était montré hostile envers notre hôte, Neteyam.
Il nous fuyait, dès que je me montrais tactile avec.

Et pourtant, il n'avait jamais réagit comme ça avant.
Il tolérait totalement Aang et ses techniques foireuses.
Aang ... Je devrais avoir une discussion avec lui, à un moment.

-Ne me dis pas ce que je dois faire, kurkung.
-Exactement. Tsireya hochait de la tête, tissant le bas du marui dont les habitants étaient à la chasse.

Accoudée à la mangrove, je regardais Ksonug se redresser de la passerelle sur la quelle il tapait, à l'aide d'un lourd bâton parfaitement affûté, par ses propres soins.

Me dépassant de dizaines de centimètres, se bras pendant de chaque côté de son corps penché vers le mien, le rendait impressionnant.

-Sinon quoi ?
-Sinon, je te réserve le même sort que son frère.

Neteyam.

-Sans vouloir te vexer, Ao'nung.
-On est vraiment pas à ça prêt, maintenant. Riait le concerné.

Il passait entre nous, caisse de bois dans les mains. Les muscles de ses bras se tendait délicieusement sous l'effort qu'ils fournissaient.
Mon Na'vi préféré se penchait à mon oreille. Ignorant royalement Ksonug.

-Tu viens avec nous, ce soir ?
-Ce soir ? Je demandais, curieuse.
-On retourne à la forêt.
-Oh ...

Je jetais un regard à Tsireya, tête levée vers nous, qui me poussait à accepter tant elle hochait sa tête, faisant les gros yeux.

-Si ça me permet de prendre ma revanche. Je murmurais.

Un raclement de gorge nous sortait de notre bulle, qui s'était doucement formée autour de nous.

Ao'nung feulait sur Ksonug, qui levait les yeux haut au ciel. Il retourna à son activité, sans un regard dans notre direction.

Si les yeux pouvaient tuer, Neteyam aurait déjà reçu dix flèches en plein cœur.
Ouais, non. Oublions cette vision. Merci.

Sa main glissait dans la mienne, pour un agréable contact d'à peine quelques secondes. Je retins mon souffle.
En plus d'un cœur loupant quelques battements, et ma tête qui était prête à exploser, ce garçon m'avait laissé un bout de papier.

Un dernier regard qui me hantera jusqu'à l'éclipse, et les voilà partit.

-C'était lourd, cette tension. J'en ai presque été écrasé, dis donc.

Tsireya, léger sourire moqueur au lèvre, ne cherchait surtout pas à croiser mon regard. Je ralais, tapant le haut du dos de Ksonug, amicalement, avant de laisser ma main posée sur la mangrove entraîner mon corps, tournant autour du grand arbre.