Chapitre XIV : « Je tiens à toi, skxwang. »

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Ar'telis était pourtant mort dans ces foutus laboratoires, ces démons m'avaient prévenu, ne m'ayant pas laissé voir son corps. Et je m'en voulais de ne jamais l'avoir ramené avec moi, quand les Metkayina sont venus à mon secours.

Son corps aurait mérité de rejoindre Eywa, afin qu'il dorme une dernière fois paisiblement.

Tous avaient échangé un regard perdu. Tous, sauf moi.
J'avais rapidement compris ce qu'il se passait.

Les démons étaient de retour.
Et ce n'était plus seulement des hurlements, à nous glacer le sang, d'enfants qui résonnaient. C'était ceux de parents également.

Instinctivement, les filles s'étaient levées, plus haut. Je pouvais voir Ksonug porter Tuk dans ses bras, on allait devoir courir.

En à peine quelques secondes, nous nous étions retrouvés hors de l'eau. S'enfonçant dans les bois, je fis signe au groupe de se dépêcher.

Ici, nous n'étions plus en sécurité. On devait retrouver nos parents. Eux qui étaient toujours préparés à toutes les situations.

Neteyam avait été le premier à réagir, sa main tenait fermement la mienne. Je le laissais me guider, Tsireya tirer elle aussi par Lo'ak.

L'air frais nous frappant le visage, les branches craquants sous nos pieds nus, nous nous rapprochions de l'agitation du village.

Cachés derrière les arbres de l'entrée de cette forêt, on s'avançait maintenant à pas de loup.

Les Metkayina étaient tous encerclés, dos à nous.
Des pleurs, de longs et douloureux pleurs d'où la provenance nous était cachée, résonnaient douloureusement en chacun de nous.

Aucun d'eux ne parlait, et alors je redoutais le pire.
La main de Neteyam serra la mienne, lorsque Ao'nung s'étaient retourné vers nous.

-Emmène là loin d'ici.

M'emmenez loin, moi ? Qu'est-ce qu'il me cachait, lui qui parvenait à voir ce qui se passait.

Ronal et Tonowari étaient en tête de ligne, je les reconnaissais rien qu'à leurs coiffures. Le chef et la Tsahik n'étaient jamais loin, au moindres problèmes.

Et Tsireya ne les rejoignait pas, étonnamment.
Elle restait pendue au bras de Lo'ak, suppliant son frère du regard de faire quoi que ce soit.

-Pourquoi ? Je ne suis plus une enfant, Ao'nung. Je murmurais, le stress me rongeant.

Ma conscience me criait de partir. Et tout de suite.
Mais ma logique cherchait une raison de se rassurer. Et quoi de mieux, que de foncer en plein cœur du problème.

-Bordel, Nuri ! Reviens là ! Chuchotait-il, exaspéré.

Je passais à travers la foule, toujours relié à Neteyam. Je ne savais pas dans quoi je l'embarquais, c'était sans doute égoïste de ma part, mais le savoir à mes côtés me permettait d'avancer.

Et le Na'vi savait parfaitement que je ne renoncerais pas.

Je me demande bien comment je faisais, avant qu'il n'arrive dans ma vie. De penser comme ça, désormais, m'effrayait.

En voyant trois Metkayina, genoux sur le sable face aux vagues s'échouant dessus, j'étais totalement perdue.

-Dis-moi, me murmurait Neteyam, à quoi ressemblait Ito'ne ?

Tous deux, nous fixions ceux du peuple à genoux. La seule chose à laquelle je pensais à ce moment, était qu'il avait une bonne mémoire.

-Euh ... Je réfléchissais au moindre signe distinctif, elle avait les cheveux très courts.

Le don d'Eywa | NETEYAMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant