Chapitre XXXIX : « Cinq éclipses. »

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-Ce serait pas ta muntxate, là-bas ?

Ma femme.
J'adorais comme je détestais ce surnom, car il était bien trop formel.

Ce n'était pas que ma femme, mais le garçon à mes côtés ne le comprendrait pas.
Et Aang, encore dans sa peine de cœur, encore moins.

Huit mois se sont écoulés, depuis notre arrivée à Awa'atlu.

Énormément de choses se sont passées, depuis. Notamment le départ de la famille biologique de ma na'vi, de retour sur leur terre.

Mes dix-neuf ans étaient prévus dans quelques jours, et j'espérais que mes parents reviennent, d'ici là.

Dans tous les cas, ils viendront voir leur descendance rapidement.

Les dix-huit ans de Lo'ak et Tsireya était dans très peu de temps, et j'avais des frissons de dégoût , rien que de savoir que mon frère en profiterais pour qu'il se lie rapidement.

Nous n'étions pas retourné à la forêt depuis, Nuralessa avait eu besoin de repos, elle qui montrait de grands signes de fatigues.

Et ce matin, elle n'avait pas l'air dans son état normal.
Elle retournait même à l'intérieur du marui, lorsqu'on s'approchait d'elle.

Ce matin, nous avions pêché. J'étais partis tôt, sans attendre son réveil.

Mais je regrettais déjà.

-On se retrouve pour le repas les gars, je vais aller la voir.

Ao'nung me tapait dans la main, pour se saluer, prenant mon panier remplit de poissons.

Et moi, je continuais mon chemin jusqu'à notre petite maison.
Enfin, petite, tout est subjectif.

-Hey. Je murmurais.
-Hey. Dit elle un ton plus bas.

Je plissais mes yeux, quand en passant un bras autour de sa taille, elle s'appuyait sur moi.
Je la serrais automatiquement, pour lui permettre de mieux tenir.

-Qu'est-ce qui ne va pas ?

Mais ma na'vi hochait négativement de la tête.

-Je n'en sais rien.
-Viens, viens par là.

Je l'aidais à se rendre jusqu'à son hamac, afin qu'elle puisse s'allonger dedans.
Mais elle refusait, avant de s'accrocher un peu plus à moi.

Ses jambes flanchaient sous son poids, et ça m'inquiétait énormément.
Jamais ça ne lui était arrivé.

Si c'était de la fatigue, son corps n'aurait pas réagit dans un extrême pareille. Elle l'aurait sentit.

Me voyant affolé, elle reprit d'une voix à peine audible.

-Le tapis, Net'.

Je hochais de la tête, regardant le tapis puis ma na'vi tour à tour, avant de l'aider à s'allonger dessus.

-J'ai l'impression que quelque chose va se passer. Me confiait elle.
-Comment ça ?

Elle peinait à trouver ses mots, et avalait difficilement sa salive.
Comme si sa respiration lui jouait des tours, sa tête reposait contre mon avant-bras.

Je passais une main sur sa joue, brûlante, avant de la poser sur la sienne. Celle qui, comme un automatisme, se mettait toujours sur son ventre.

-Depuis combien de temps es-tu réveillé ?
-Justement, c'est ça le problème.

Je plissais mes yeux, plus très sûr de la suivre.

-Quand je me suis réveillée, je n'étais pas seule. Murmurait elle.
-Qui étais là ?
-Aang.

Le don d'Eywa | NETEYAMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant