Le don d'Eywa | NETEYAM

Chapitre X : « Je te vois. »

-Promets-le moi.
-Que veux-tu que je te promette ?

La nuit, au milieu des bois, c'était dur d'y voir grand-chose. Et ses deux billes couleurs or qui me tenaient à l'oeil, y parvenaient sans peine.
Leur vision leur permettait, aux Na'vi de la forêt, de mieux distinguer les couleurs qui nous environnent, très sensibles aux variations de lumière.

-Que tu ne me tourneras pas le dos.

Ma question semblait le travailler, mais sans hésiter, il déclarait.

-Jamais.

La rapidité avec laquelle il avait réagi calmait mon pouls qui était constamment en course.

Je libérais malgré moi son regard. J'avais peur de sa réaction, alors si je ne la voyais pas, c'était comme si elle n'avait pas eu lieu. Comme un passage de livre que l'on saute, que l'on tente d'oublier parce que, quoi qu'il en soit, « ce ne sont que des mots, rien de tout cela n'est vrai. »

C'est ce que je pensais, chaque fois que Neteyam me disait ses belles paroles qui me mettaient dans tous mes états. Elles s'apparentaient aux passages que je chérissais tant, dans de longs chapitres emplis de rebondissements.
Et ce soir, j'avais bien peur qu'il s'éloigne de moi. Et pire, encore, qu'il change sa vision qu'il a de ma personne. Car ce garçon avait su passer au-delà de mon apparence exécrable.

-Eh.

Accroupit à ma hauteur, ses deux mains vinrent se loger de chaque côté de ma mâchoire, mouvant son pouce sur mes joues.

-Jamais, d'accord ?

Ses beaux yeux me donnaient l'envie de le croire, ils reflétaient tout ce que j'avais toujours cherché. Que quelqu'un pose ce regard sur moi.

-Eonit, c'était son nom. C'était le Na'vi avec qui je pensais avoir un futur, et même des enfants.

Et cette phrase me déchirait le coeur.

-Avant qu'il ne rejoigne Eywa.

Ses genoux tournés dans différentes directions permettaient à nos corps de rester proches, d'empêcher l'autre de se sauver.

-C'était il y a longtemps, j'eus l'impression de commencer un récit sans fin, simplement car il n'y en aurait pas tant qu'elle n'aura pas été heureuse, quand je progressais dans ce don, que Ronal considère comme un présent d'Eywa.

Tout ça allait me libérer d'un poids.

-Ceux du ciel, ils avaient emmené leur guerre jusqu'ici, pour de base trouver des matériaux qui valaient gros sur leurs terres. Les Metkayina les avaient repoussés, bien déterminés à sauver nos îles. Mais ...

Je me mordais la lèvre inférieure, perdu dans la formulation de mes mots, lesquels lui ferait comprendre que je n'étais pas un danger pour lui ?

Le doux mouvement de ses doigts sous mes cheveux, me donnait envie de me laisser aller contre lui, d'oublier tous les problèmes que ce monde nous ferait tomber dessus.

-Quand ils avaient compris que cette chose qu'ils pensaient disparue, avait été présente à se battre contre eux, ils étaient revenus à la charge. Heureusement, nous nous battions très loin d'ici. Ils ne sont jamais remontés jusqu'à cette île.
-Qu'est-ce que c'était ? Murmurât-il.
-La Laso. Moi.

Il ne posait pas plus de questions, me laissant poursuivre.

-J'avais une meilleure amie, Ito'ne. Je ne sais comment, mais c'est elle qui leur a permis de découvrir que j'étais là. Elle savait ce que j'étais, et pas moi.