Chapitre XVIII : « Je combattrais avec toi. »

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Ce matin, tout me paraissait différent.
La façon dont le village s'agitait, dont certains me saluait.

J'avais l'impression que Pandora se révélait sous son meilleur jour.

Ma nuit n'avait pas été aussi mouvementé que d'habitude, plus épargnée par mes cauchemars habituels.

Alors, à l'inverse de mes habitudes du réveil, j'étais allé nager un peu. Sans oublier de passer un peu de temps avec mon ilu.

L'eau était mouvementée en ce début de journée, les merveilles de la grande bleue semblait encore plus étincelants qu'à leur habitude.

Le ciel dégagé ne m'avait jamais paru aussi bleu.

Levant le visage ver le ciel, je fermais les yeux. Inspirant profondément l'air marin, laissant mon corps se détendre pour bien commencer cette journée.

Mon ilu m'emmenait alors proche du sable. Je caressais une dernière fois son long cou, plongeant la tête la première.

La fraîcheur de l'eau me réveillait comme il le fallait. J'avais besoin de me convaincre que tout ça était bien réel. Que mon petit nuage ne finirait pas en fumé.

L'air était bon, tout me semblait plus léger. Ou bien était-ce seulement mon cœur qui supportait moins de pensées qui le torturaient d'ordinaires.

Mes cheveux lourds gouttaient, quand je les essorais sans pour autant les abîmer. Et alors, je relevais les yeux vers deux perles d'ors.

Mon coeur se soulevait dans un bond, et un doux sentiment de bonheur s'emparait de mon corps tout entier.

Je ne pu retenir mon sourire qui fit le sien. J'appréhendais la façon dont on s'approcherait, mais je trépignais tout autant d'impatience.

-Hey.

Je saluais mes amis qui déjeunait, m'agenouillant aux côtés de Tsireya qui s'étoufferait presque avec le volume de nourriture qu'elle mâchait. Je passais mes bras autour de son cou, laissant mon menton reposer contre son épaule.

Elle laissait sa tête reposer contre la mienne, me tendant un morceau de fruit qu'elle mit directement dans ma bouche.

-C'est toujours elle qui a les câlins du matin. Ralait Ao'nung.
-Toujours ? Tsireya ouvrait de grands yeux, j'y ai le droit une fois par semaine, vonvä' !

Lo'ak se tournait automatiquement vers sa petite sœur, mettant son index droit devant le visage de la benjamine.

-Ne répètes pas ça devant les parents, ils vont croire que c'est moi qui t'ai appris ça.

On rit en l'entendant faire cette demande particulière.

-Lo'ak, le premier mot que tu lui a appris c'était kurkung.

Le cadet fronçait les sourcils vers Kiri.

-C'est normal, elle doit trouver l'insulte la plus approprié pour son grand frère. Poursuivait Neteyam.
-Eh, je suis là. Ronchonnait la plus jeune.
-Ouais, malheureusement ...

Tsireya penchait la tête légèrement sur le côté, faisant son fameux regard à Lo'ak. En la voyant, il levait les yeux aux ciels. Il ne dirait plus rien qui pourrait contrarier sa soeur, sous peine de se faire reprendre publiquement par la mienne.

-On le sait, petit monstre.

Neteyam appuyait sur les côtes de sa petite soeur, la faisant rire.
Le regard qu'il lui portait nous attendrissait.
C'était un excellent frère pour les plus jeunes.

Je pris également Ao'nung dans mes bras, comme j'avais pu faire à Tsireya, alors qu'il se penchait pour prendre à boire.

-Ah, elle m'étrangle ! S'écriait il.
-Surtout ne te retiens pas sur la force. Se moquait Neteyam.

Le don d'Eywa | NETEYAMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant