Chapitre VII : « J'ai hâte de souffrir, si c'est par ta compagnie. »

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Le mouvement des vagues caressant le sable. L'écume se dissipant peu à peu.

C'est la première chose que mes oreilles ont retenue, alors que j'ouvrais mes yeux délicatement. Le ciel était sombre, on devait être en début d'éclipse.

Je m'en rappelle, maintenant. J'étais tombée sur le chemin qui menait jusqu'à la plage.
Ça expliquait pourquoi je n'étais pas chez moi, mais dans la maison des soins.

Mon ventre ne me brûlait plus autant qu'au moment où j'avais été en pleine action. Mais ma tête tournait énormément, et ça restait supportable.

J'avais surtout faim. Et très soif, aussi.

Je me redressais du tissu sous mon corps. C'était désert. Kiri devait être rentrée avec sa famille.

-Bordel ...

Je touchais ma cuisse gauche, pile à l'endroit où un tissu était enroulé et attaché à lui-même.
J'avais dû me blesser dans la chute, sur les morceaux de bois.

Et honnêtement, je n'avais pas envie de voir à quoi ressemblait ma potentielle blessure.
Toutes ces choses futiles me donnaient la nausée.

En plus d'avoir dormi de longues heures, mon corps me réclamait du sommeil supplémentaire.
Mais je devais aider à la préparation du repas, ce soir. Tsireya m'avait demandé de l'accompagner, et de laisser mon apprentissage de la lecture juste cette fois.
Elle ne me demandait pas énormément de choses, et seulement si elles m'étaient bénéfique également.

J'étirais du mieux que je pouvais mes muscles endoloris, laissant mon corps trouver son équilibre sur le sol.

Le point positif, était que mes cheveux n'avaient pas tant de noeuds que d'habitude, quand je me réveillais.

Le ciel vêtu de ses belles étoiles, une fois en marche pour la plage, me fit plaisir à voir. Je plissais les yeux, marchant moins vite que d'habitude.

C'était bizarre de se lever si tard, je ne souhaitais pas être en décalage et laisser mon corps s'habituer. Mais c'était étonnamment reposant.
L'air de la mer emplissait mes narines, le sel qui me collait à la peau d'ordinaire ne m'aurait pas déplu tout de suite.

J'avais hâte d'aider Tsireya, et sûrement Ao'nung, s'il n'était pas encore avec Rotxo et leurs amis.

Au fur et à mesure de mon chemin, je pouvais entendre le mouvement du peuple plus je me rapprochais.

Quelques femmes faisaient des allers-retours entre le point où les poissons frais étaient rassemblés, en tenant différents dans une sorte de récipient en bois, et le point de rassemblement pour le dîner.

Elles ne prêtaient pas attention à ma démarche assez douteuse, trop concentrer dans leurs tâches.
L'une d'elles s'arrêtait à mon niveau, je la reconnaissais. C'était la fille de Sermi, et également la mère d'Aang.

Elle laissait pratiquement tomber son grand plat creux, se précipitant jusqu'à mon niveau.

La femme pliait légèrement ses genoux, ses grandes mains fraîches sur mes bras, comme si elle tentait de me maintenir le plus droit possible.

-Nuralessa, depuis quand es-tu réveillé ?

Son regard n'était pas comme d'habitude. De l'inquiétude, c'est ce que j'y voyais. Je m'éclaircis la voix, enrouée.

-Depuis peu. Je venais rejoindre Tsireya, on doit préparer le dîner ensemble, ce soir.

J'espérais qu'elle me laisserait m'en aller, lui montrant un peu mon impatience malgré sa gentillesse.
Je peinais à rester debout, et je détestais montrer mes faiblesses.
Elle le savait bien.

Le don d'Eywa | NETEYAMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant