Chapitre 15

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Quand Alexandra m'a dit qu'elle faisait du sport, je l'imaginais dans un club de sport huppé sur la 5e, voir chez elle, dans son penthouse, sur son vélo d'appartement ou son tapis roulant, regardant la ville à ses pieds. Quand je la regarde se changer, je réalise mon erreur. Elle est musclée, son legging est usé, son t-shirt sans manche, élimé et troué. Je lui prête des gants et l'aide à les mettre, si elle me sourit, son regard n'a pas la même étincelle. Elle se lève, tape dans ses gants avant de s'échauffer. Je comprends qu'elle ne boxe pas, mais qu'elle sait se battre.

« C'est de la boxe, Alexandra.

— Connais pas », rigole-t-elle. « Moi, j'ai appris à me battre dans la rue. Je n'ai aucune technique, mais je me défend. Ça te convient ?

— L'essentiel c'est de s'amuser, nous apprendrons à nous connaître », répondis-je alors que nous montons sur le ring.

« Donc, tu veux apprendre à me connaître ? », sourit-elle en plaçant son protège dents, attendant que j'en fasse de même pour allonger son bras, sans trop forcer, me touchant au front.

« Hey !

— Moi, c'est Alexandra », sourit-elle, lançant un deuxième coup que je bloque mais pas le gauche qui touche mes côtes. « Avoue que tu ne m'as pas prise au sérieux. »

Je me reprend, et j'enchaîne plusieurs coups qu'elle pare, sauf un qui l'envoie au tapis.

« Moi, c'est Jillian », rigolais-je.

Nous nous évaluons, nous nous donnons des coups, je la rappelle à l'ordre quand elle veut balancer son pied, quand elle veut monter sur la troisième corde, quand elle me soulève pour me jeter au sol. Par moment, j'ai l'impression d'être dans un combat de rue. Je ne doute pas un instant qu'elle est largement capable de me battre si elle se laisse aller. Elle est loin de l'image qu'elle donne d'elle lorsqu'elle est en tailleur. Nous serions réellement en train de nous battre, il y a longtemps que ce serait terminé, mais je m'amuse et elle aussi, je le vois. Elle apprécie réellement d'affronter quelqu'un comme moi.

Je lui décoche un crochet qui l'envoie au sol, je vois son regard se rétrécir puis changer alors que je panique en voyant le sang couler sur son menton.

« Oh merde », paniquais-je en crachant mon protège dents. « Ça va, rien de cassé ?

— Tu me dois une revanche maintenant. La vache, tu ne l'as pas retenu, celui-là.

— Ne me dis pas que tu retenais tes coups ?

— C'est un premier rendez-vous, je l'ai joué jeune demoiselle farouche », dit-elle en éclatant de rire, passant son bras autour de son épaule. « C'était vraiment sympa.

— Oui, merci. Allez, viens sous la douche !

— Ahhhh », sourit-elle, me faisant rougir.

« Oui, enfin ce sont des cabines séparées, ne va pas t'imaginer quoi que ce soit. »

Je détache mes gants et l'aide à descendre du ring avant de nous diriger vers les douches. Nous continuons de discuter en nous lavant, finissant par nous retrouver, enroulées dans nos serviettes. J'ai l'impression de me revoir à l'école après les cours de sports, en train de nous changer dans les vestiaires. Je la regarde s'habiller en me tournant le dos, et j'ai envie d'elle, j'aime son corps, la couleur de son soutien-gorge. Tout me plaît chez elle.

« Je t'offre un café ou autre chose ?

— Jillian, je suis toute à toi pour la soirée, mon agenda est complètement vide », explique-t-elle en passant son bras autour de ma taille tout en prenant son sac de sport.

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant