FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balle

Chapitre 11

Je me gare le long du trottoir sur Essex, devant un immeuble à condominiums fraîchement construit. Kennedy rayonne en me montrant le local qu'elle a choisi situé juste en face. J'avoue que pour avoir une clientèle, elle sera idéalement placée. Depuis des jours elle me parle de son concept, me montre des recettes, des photographies. Elle a son contenu, il ne manque que le local et la petite poussée dans le dos. C'est une ancienne pizzeria, donc il y a déjà une cuisine et des fours, il faut par contre envisager quelques travaux. L'agente immobilière arrive, Kennedy redevient sérieuse, polie et souriante. Lorsque nous entrons, je ne suis pas convaincue, j'imagine déjà le coût des rénovations. Kennedy va voir la cuisine, elle est fonctionnelle, c'est un plus. Kennedy prend des photographies, obtient une copie de plan de local. Le loyer est intéressant, mais il faut faire des calculs afin de voir si ce sera rentable. Mais Kennedy est motivée.

« Regarde, les vitrines sont déjà là, il suffit de recouvrir pour cacher le côté plastique. Je ne garde que quelques tables, ici je peux mettre un réfrigérateur et là des étagères pour les produits d'accompagnement. La cuisine est nickel. Les fours à pizza, c'est parfait. Il y a un gros ménage à faire, c'est sûr. Le métro est proche.

— C'est lui ? », demandais-je en la regardant dans les yeux.

« Oui, s'il te plaît. »

Comment lui dire non, elle reprend sa vie en main, je suis fière d'elle.

« Bien, je vous recontacte demain, avec les documents de la banque », dis-je en regardant l'agente immobilière qui calcule déjà sa commission. moi je calcule combien de contrats je vais devoir remplir pour me renflouer. Si je loue les locaux pour mon entreprise de nettoyage, c'est la première fois que je deviens officiellement locataire en mon nom propre, je légitimise un peu plus mon nom. Je vais devoir blanchir un peu plus d'argent, il me reste près de 800 K d'argent sale dans un entrepôt. Une poignée de main plus tard, je marche avec Kennedy qui attend son Uber, une femme, uniquement des femmes. Elle me serre contre elle, renifle un peu, me demande finalement ce que je fais ce soir, si je mange avec elle.

« J'ai un rendez-vous avec une jolie dame.

— Ohhh. Une soirée romantique dans un restaurant ?

— Pub, bière et match de hockey.

— Pas mal du tout », sourit Kennedy. « Elle est comment ?

— Armée et avec une plaque du FBI.

— ALEX ! Tu es dingue ?

— Elle est mignonne.

— Tu comptes gérer ça comment ? Sérieusement. Imagine, c'est le coup de foudre, ça ne peut que mal finir. Même en tant qu'amie, vos vies ne sont pas compatibles.

— Je passe juste la soirée avec elle, j'ai un business légal, mon autre carrière ne concerne que moi.

— Et moi ?

— Toi, je t'aime, c'est différent. Tiens, voilà ton taxi. Je te tiens au courant, si je peux, je ferai un selfie. Travaille ton concept, tes recettes, pour avoir un menu au plus tôt. Cherche un nom aussi, fais tes calculs des coûts, regarde ce que fait la concurrence sur l'île.

— D'accord. Sois prudente.

— Ne t'inquiète pas, Ken. Bisous », dis-je en refermant la porte.

Seize heures, j'ai le temps, pensais-je en regardant l'heure sur mon téléphone.

« Monsieur Neidholm, s'il vous plaît, pour Alexandra Rand », demandais-je à la réceptionniste de la banque. « Bonjour Monsieur Neidholm, je vous appelle au sujet du commerce dont je vous ai parlé il y a quelques jours. Oui, le café-boulangerie. Bien, j'ai trouvé le local. Il faudrait donc... oui. 1.2. Alors, j'ai remporté un appel d'offres aujourd'hui avec le QG de la Police, un an reconductible, est-il possible de dégager de l'argent pour l'acquisition du local ? Oui, il y aura des travaux, mais vous savez comment cela fonctionne, un peu de travail payé de la main la main, je pourrais faire baisser les prix. Je n'ai rien dit », rigolais-je. « C'est faisable ? Excellent. Oui, je demande à mon assistante de préparer les états financiers, vous les aurez ce soir, au plus tard demain matin. Merci, bonne fin de journée. »