Chapitre 47

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J'ai l'impression de partir en voyage scolaire.

Bien qu'il n'y ait que deux adolescentes qui nous accompagnent, elles sont plus matures que nous. Honnêtement j'ai peur de la suite. Rachael et Kennedy sont déchaînées. Entre Alexandra et moi, c'est un concours à savoir laquelle colle le plus l'autre. Est-ce que l'on se fait remarquer à l'aéroport ? C'est clair. Nous ne passons pas inaperçues. Ce serait bien difficile de toute façon. Heather et Chloe ont honte, regrettent de nous accompagner, nous ignorent le plus possible. Mais ce n'est qu'un jeu, Alexandra a donné des consignes à Rachael et Kennedy de tout faire pour éviter que les filles dépriment, la coupure familiale a été brutale et violente. Aussi, pour leur changer les idées, elles font les pires pitreries possibles. Elles m'ont foutues la honte au début puis je me suis laissé prendre au jeu. Ne penser à rien me détend.

« Regarde comme elles sont magnifiques. »

Alexandra s'est penchée vers moi, je suis son regard vers les sièges où sont assises Chloe et ma sœur, elle a raison, elles sont belles toutes les deux. Heather est souriante, détendue, Chloe est simplement magnifique. Je me souviens encore d'elle avec son appareil dentaire, sa coupe de cheveux au bol et ses couettes. Je n'aurais jamais pris de pari sur la putain de belle fille qu'elle deviendrait.

« Tu as raison. Je ne suis pas trop inquiète pour elles, elles vont se soutenir moralement et nous serons là pour elles.

— Absolument. Et pour nous, tu es inquiète ?

— Non. Je t'aime, tu m'aimes, c'est suffisant. Je ne pensais pas me marier, encore moins avec une femme, pas après un si cours délais de fréquentation, mais... je suis bien avec toi.

— Moi aussi. Toute ma famille est là, avec moi. Merci, Jillian, tu combles un vide dans ma vie, tout comme les filles.

— Heather t'aime, je pense que Chloe s'appuie énormément sur toi, elle a besoin de ce qu'elle perçoit en toi, une grande sœur, un modèle.

— Je suis loin d'être un modèle.

— Pour elle, tu l'es. Tu es une femme de convictions et tu n'hésite pas à les affirmer. C'est ce qu'elle aime chez toi. Tu évolues dans un milieu professionnel glauque et pourtant il ne t'as pas perverti.

— Ça sort d'où ça ? », rigole-t-elle en posant sa tête sur mon épaule.

« D'Heather. Chloe et elle parlent beaucoup de toi. Elles veulent te faire un cadeau pour te remercier.

— Je n'en veux pas, juste qu'elles soient là, avec moi, me suffit. Tu sais que je n'ai pas eu d'enfance, alors les voir, là, avec nous, heureuse, me suffit. J'aurais aimé connaître l'amour comme elles le vivent, mais les sœurs me l'ont volé. Je le vis par procuration à travers elles.

— Est-ce qu'elles savent pour...

— Non, il n'y a et il n'y aura jamais que Kennedy et toi qui connaissiez la vérité.

— Dis-moi, vu que ce sera bientôt officiel, je voudrais te présenter à quelques collègues, pas tous parce que j'en ai qui sont un peu... niais.

— Tu connais déjà mes collègues », sourit-elle. « Je suis un peu nerveuse, Jillian.

— La grande et forte Alexandra est nerveuse ? De prononcer quelques mots, de dire oui je le veux et de m'embrasser devant tout le monde ?

— Oui. J'ai toujours vécu seule, le changement est... perturbant. Je le veux, je l'ai provoqué même, et là, maintenant que je touche au but, j'ai peur.

— Tu veux annuler ?

— Sûrement pas ! » rigole-t-elle, m'embrassant alors que je me penche vers elle.

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant