Chapitre 41

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« Agent Barnes ».

Je m'étouffe en avalant ma gorgée de café. Déjà parce qu'il est moins bon que celui de Sergio, ensuite parce que 42 vient de me répondre.

« Nous avions rendez-vous à Central Park, vous n'êtes pas venue.

— Pouvais-je avoir confiance en vous ? Maintenant, je pense que oui. Vous ne portiez ni micro, ni arme. Je devais m'assurer de votre bonne foi.

— Et maintenant ?

— La situation a changé, vous êtes sous le regard des caméras, une arrestation comme la mienne serait un coup de filet majeur pour votre carrière, comprenez que je dois décliner votre invitation mais nous pouvons discuter ici, si vous voulez. Je répondrais honnêtement à vos questions, pas toutes, vous le comprendrez. Je vous confirme que je suis une femme, si cela peut vous aider à vous faire une image de moi. Je serais disponible pour vous, cela vous convient, Agent Barnes ?

— Oui, merci. Je voudrais établir quelques règles, si vous êtes d'accord.

— Dites toujours.

— Ne menacez pas ma famille ni mes amis.

— Qu'entendez-vous par famille ? »

Je regarde mon écran, ne comprenant pas ce qu'elle veut dire. Elle ne sait pas ce qu'est une famille ?

« Ma question vous perturbe, excusez-moi Agent Barnes. Dois-je inclure Chloe dans « famille » ou Kennedy ? »

Pendant un instant, je retiens mon souffle, je respire lentement afin de garder mon calme, c'est une guerre psychologique, et 42 me montre qu'elle a fait ses devoirs et s'est approchée de près de mon environnement.

« En effet, Chloe, Kennedy et Rachael sont de ma famille.

— Vous savez pertinemment que je ne blesserai jamais ces femmes.

— Pourquoi en avoir parlé, si ce n'est pour me faire comprendre que vous en savez beaucoup sur ma vie privée.

— Voilà, vous connaissez désormais les paramètres de notre relation, Agent Barnes.

— Vous voulez bien me parler de vous, de votre enfance ?

— Nous n'en sommes pas encore rendues là dans nos confidences, Agent Barnes. C'est assez intime. Vous cherchez à établir mon profil psychologique ? Demandez-le moi directement, au travail par exemple. Je ne suis peut-être pas très loin ! Et si j'étais Marion ?

— Vous n'êtes ni Marion ni personne de mon groupe.

— Bien, Agent Barnes, mais je suis proche. Vous m'avez croisée aujourd'hui.

— Je ne crois pas que vous soyez le tireur d'aujourd'hui. Étiez-vous sur les lieux afin de voir de qui il s'agit ? Un remplaçant ? Un concurrent ?

— L'un ou l'autre sont de mauvais tireurs en tout cas. Quand je tire, je tue. Une balle par cible. C'est comme cela que ça fini lorsque l'on a affaire à moi.

— Allez-vous me tuer ?

— Et vous ? Moi, si je peux l'éviter, non. Vous savez pourquoi ? Je ne voudrais pas rendre Heather triste. Cela me ferait mal de la voir pleurer, elle est si pleine de vie, si brillante. Chloe et elle forment un couple ravissant. Vous envisagez toujours de m'arrêter ? Mes bonnes actions ne compensent-elles pas les quelques personnes que j'ai tuées ? J'ai fait économiser du temps et de l'argent au système de Justice. Ceux que j'ai tués le méritaient, et je ne les aurais pas tués si vous aviez fait votre travail en les arrêtant.

— Donc vous vous substituez à la Justice ?

— Soyons réalistes, Agent Barnes. J'aurais pu éliminer Valenti alors que vous le sortiez de sa maison. Je vous l'ai laissé afin que vous me prouviez que la Justice sera rendue. Mais vous savez aussi bien que moi qu'il sera mort prochainement, les autres familles mafieuses crient vengeance. Je vous dis à demain soir, agent Barnes.

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant