Chapitre 21

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Ma sœur a un don, s'il y a un sujet qu'il ne faut pas aborder, elle le fera.

À la seconde où je lui présente Alexandra sur le parking de son entreprise, elle lui a demandé si elle pouvait lui apprendre à taper sur les garçons, faisant éclater de rire Kennedy, son rire attirant le regard de ma sœur et sa curiosité. Les présentations faites, Heather se retrouve sur la banquette arrière en train de parler avec Kennedy. Nous n'avons pas fait cinq kilomètres qu'elle a tout balancé sur notre famille, en remontant sur trois générations, sur l'école, les garçons, les filles, me faisant sursauter.

« Bah ouais, pour savoir il faut essayer, et parfois essayer plusieurs fois. J'aime pas la drogue. »

Je me retourne vivement en la foudroyant du regard.

« Du calme, c'était juste un joint, je n'ai pas aimé et ça pue. Par contre, j'aime bien embrasser. Mais j'hésite sur le genre. Toi, Kennedy, tu préfères quoi ? »

J'ai honte. Je m'excuse, mais Kennedy lui répond, honnêtement, Alexandra aussi. C'est sa première conversation sur ce sujet, ce n'est pas avec nos parents qu'elle peut obtenir des réponses.

« Pis, où allons-nous ?

— J'ai réservé un truc mignon, dans les Hamptons, face à la mer. Tu n'auras même pas à partager ta chambre, Heather », répond Alexandra.

« Wow, t'es trop sympa, Alexandra. »

Kennedy la canalyse en lui posant des questions sur ses cours, ses notes, ses séries préférées, la musique. Là, elle nous perd en peu en parlant de groupes sud-coréens, mais nous accroche un peu en nous faisant écouter de la musique via le système Bluetooth de la voiture.

Quand nous ne sommes plus qu'à quelques kilomètres, le dépaysement est total, Heather est en extase et n'a qu'une hâte, se baigner et se faire bronzer. Nous nous arrêtons faire quelques courses quand je sursaute en entendant mon nom.

« Bonjour, Madame Barnes. »

Je me retourne vivement, me retrouvant face à quelqu'un que je ne m'attendais absolument pas à trouver ici.

« Monsieur Fiorentino, mais que faites-vous ici ? »

Je regarde nerveusement autour de moi. La DEA doit être dans le coin aussi, je dois déjà être sur des photographies, il va falloir que je me justifie.

« Quelques jours à la mer, c'est toujours relaxant. Et vous même ?

— Je ne suis ici que pour le week-end aussi. Vous m'avez surprise. Je comptais vous rendre visite cette semaine, mais je n'ai pas eu le temps.

— Je sais, je vous ai vu à la télévision sauver ces enfants.

— Ce n'est pas vraiment moi...

— Ne soyez pas modeste, Jillian.

— Je me permettrais de venir vous rencontrer dans la semaine, si cela vous convient. J'ai en ma possession le manuscrit non terminé de Monsieur Piaggi. Je l'ai lu, et... peut-être quelqu'un pourrait-il terminer sa rédaction afin qu'il soit publié, c'était... instructif.

— Bien sûr, Madame Barnes. Vous êtes toujours la bienvenue, vous le savez. Bien, je ne vous retarde pas. Profitez bien du week-end.

— Vous aussi, Monsieur Fiorentino. Sergio », saluais-je de la tête.

Je me retourne pour aller chercher Alexandra, mais elle m'attend au bout de l'allée.

« Qui est-ce ?

— Une connaissance du travail.

— Et il est ici quand nous y sommes ?

— C'est curieux, en effet. C'est même une coïncidence quasi impossible, et pourtant.

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant