FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balle

Chapitre 18

« Je t'ai enregistrée, j'ai même imprimé ton moment. »

Je regarde Jillian, je vois bien qu'elle est gênée par le reportage et énervée par la conférence de presse, même si elle n'a prononcé qu'une courte phrase « l'enquête est en cours ».

« Mon moment ? », demande-t-elle en me fixant du regard.

« Ce ralenti, ce regard sérieux, déterminé, cette intensité », c'est magnifique, j'entendais quasiment le générique télé de... ah tu sais, le truc policier à Miami.

— Je sais, les collègues me l'ont fait », soupire-t-elle.

« Ça va, toi ? », demandais-je en me rapprochant sur la banquette, posant ma main sur la sienne. L'ambiance cosy du bar à vin a tout de suite plu à Jillian, je devine un peu plus sa personnalité, elle est comme moi, il y a une dualité entre celle qu'elle doit être et celle qui doit aimer les week-end dans des beds & breakfast, surtout pas des hôtels, sinon ceux de charme. Jillian est une romantique mais qui a été enfermée à double tour.

« Je suis autre chose qu'une poupée barbie, ce n'est pas parce que j'ai une jolie gueule que je veux être utilisée comme une plante verte. Je suis compétente.

— Je sais, Jillian », dis-je d'une voix douce. « Les enfants vont bien ?

— Oui. Un psy va les rencontrer demain, certains auront peut-être une mauvaise nuit, mais ils ont une meilleure capacité d'adaptation que les adultes.

— Ça arrive souvent que vous tiriez sur des suspects alors qu'il y a des enfants autour, c'était un tir risqué, non ?

— Je ne peux pas en parler, Alexandra, mais... oui, c'était un tir risqué.

— Fait par un tireur d'exception.

— Oh oui, un excellent tireur. »

Je souris, je me demande dans quel état d'esprit elle était quand elle s'est retrouvée piégée par la voiture, je l'imagine rageuse, vexée d'être bloquée pour se retrouver coincée dans cette conférence de presse.

« Je t'ai trouvée magnifique sur le terrain. Et j'entends là, l'agent pas ma... chérie », souriais-je. « Je pouvais quasiment voir et entendre les rouages de ton cerveau alors que tu étais dans ce bus avec tes collègues de la police scientifique. Une question me travaille, et je comprendrais que l'enquête est en cours », dis-je en souriant, en faisant des guillemets.

« Demande-moi, je verrais si je peux te répondre, après nous parlerons d'autre chose que du travail, d'accord ?

— Si c'est un policier qui a tiré, pourquoi tu faisais comme à la télévision pour voir d'où venait le tir ?

— Tu as vu ça, toi ?

— Oh oui, je te regardais, je n'ai même pas cligné des yeux pour ne rien manquer. »

Jillian sourit en me regardant avant de déposer ses lèvres sur les miennes.

« Eh oui, c'est la question.

— D'accord. N'en dis pas plus. Dernière question, pour ta fan numéro un. Comment... est-ce que c'est comme à la télévision, tu as mis un laser dans le corps pour voir d'où venait le tir ? Ça existe réellement ? Enfin, si tu as le droit d'en parler.

— Ça existe, en effet.

— Et tu es partie comme ça, toute seule ? C'est dangereux.

— C'est mon travail, Alexandra.

— C'est... ouais, je savais dans quoi je m'embarquais en même temps, mais le voir à la télévision et le vivre en vrai, c'est très différent.

— Et toi, raconte-moi ta journée. Tu n'as pas été trop dure avec Rachael ?