Chapitre 38

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Je regarde Jillian à la télévision avec Rachael, comme si nous regardions une émission de téléréalité, sirotant un jus de fruit. J'ai mouillée un peu en la voyant faire sauter la porte avec son fusil à pompe, puis en la voyant entrer dans la maison arme au point en criant FBI, d'une manière autoritaire.

« C'est ma copine », dis-je à Rachael, la faisant rire, jusqu'à ce que les journalistes et nous entendions un coup de feu. Je suis un peu inquiète d'un seul coup, Rachael ne dit rien mais sa main se crispe sur la mienne jusqu'à ce que nous voyons Jillian sortir de la maison, Valenti être emmené, son épaule bandée.

« Ma copine, elle tire sur les méchants ».

Ce coup-ci, Rachael éclate de rire.

Nous grignotons des biscuits avec un thé alors que Jillian s'avance devant les médias pour donner une conférence de presse improvisée.

« Elle est intimidée, c'est touchant », chuchote Rachael.

Nous ne faisons rien jusqu'à ce que l'émission spéciale s'arrête, mais nous restons sur une chaîne d'information. Les journalistes en studio extrapolent, mais parlent surtout de Jillian, revenant sur la prise d'otage du bus scolaire, puis sur l'opération, nous la repassant plusieurs fois. Jillian fait son effet dans les médias, il est certain que ce soir elle va avoir un appel de ses parents, de sa sœur. J'espère être présente pour l'observer interagir avec ses parents, je suis curieuse de voir sa personnalité quand elle est face à sa mère. Mes parents ne sont jamais venus me voir à l'orphelinat, je n'ai jamais cherché à les voir non plus, depuis que j'en suis sortie. J'ai changé d'identité, ils n'ont jamais existé pour moi, mais je suis curieuse. Je ne me souviens pas de la sensation de l'amour d'une maman, je ne crois même pas avoir été aimée par ma mère, par mes parents en fait.

« Félicitations, ma chérie. Une belle prise ! », écrivais-je avant de me lever en m'étirant. « Bon, c'était une journée productive ça ! Tu prépares les rapports des interventions que l'on regarde ça, ensuite... qu'est-ce qu'une femme enceinte a le droit de manger ? »

L'après-midi a passé rapidement. Jillian m'a envoyé un message assez long, contenant peu d'informations mais répétées plusieurs fois.

Ça sent le week-end à Las Vegas ! Nos petits culs dans des robes !

J'ai hâte d'observer la suite des choses. À la seconde où l'identité des morts va sortir, une petite vendetta va se déclencher entre les deux clans, mon plan va fonctionner, les deux familles vont se détruire, 42 n'existera plus, je vais vivre tranquillement avec ma conscience. J'enlace longuement Rachael, elle en profite aussi. De la savoir enceinte exacerbe mes sentiments pour elle, comme si ce sont mes hormones qui sont touchées.

« Je n'arrive pas à assimiler l'information, je crois que ce sera réellement tangible lorsque ton ventre s'arrondira, Rachael. Pour le moment j'ai juste envie d'être collée contre toi.

— Tu sais que j'en ai envie », murmure-t-elle en déposant un baiser dans mon cou.

« Oui, mais il ne faut pas. Je préfère te garder comme fantasme, comme Kennedy. Je ne coucherais jamais avec vous, mais je vous aime, l'une et l'autre, autant que j'aime Jillian.

— Parfois, j'ai juste envie de rentrer nue dans ton bureau pour que tu... et je me dis, Alex t'aime, Rachael, d'un véritable amour, elle t'aime depuis le premier jour. Je me contente d'être dans tes bras et de savoir que... je suis à toi, Alex. Dennis possède mon corps, une partie de mon cœur, mais le reste et mon âme sont à toi.

— Tu es la plus romantique de toutes mes petites amies, Rachael. Viens-là », sussurrais-je en l'enlaçant. « J'ai hâte de voir cette vie grandir en toi, puis avec toi. Tu pourras toujours compter sur moi, je suis ta famille.

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant