FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balle

Chapitre 52

J'ai du mal à faire le point lorsque j'ouvre les yeux.

Je suis seule dans ma chambre.

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici. Je n'avais pas prévu de perdre connaissance, j'ai manifestement perdu bien plus de sang que prévu. Mon dernier souvenir est flou, mais la Karen en a pris plein la gueule. Pour mon dernier meurtre, j'avais envie de me faire plaisir. Je l'ai tabassé comme il faut avant de mettre un couteau dans sa main et de me donner des coups pour finir par me frapper, me jetant contre la Tesla, la table, afin d'avoir des marques un peu partout sur le corps, avant de lui fracasser le crâne.

J'ai joué la comédie jusqu'au bout avant de réellement commencer à faiblir, craignant de ne pas avoir donné assez de temps au F.B.I. pour me retrouver. La sensation était délicieuse, celle de partir, en douceur. Une plénitude, malgré le froid, m'a alors envahie, je savais que je n'irais pas en enfer, il est censé y faire plus chaud. C'est normal d'avoir froid dans les nuages souriais-je alors que j'entendais Jillian me parler, veiller sur moi alors qu'elle s'approchait. J'entendais les sirènes, j'entendais crier, mais je n'avais plus de force et j'ai laissé la faucheuse m'emporter, elle attendait dans son coin bien sagement, peut-être de peur que je lui en colle une, mais j'ai pris la main qu'elle m'a tendue.

Un calme absolu s'est soudainement emparé de moi, un calme comme je n'en avais jamais connu. Je regardais, cherchant le fameux tunnel, mais je ne voyais qu'une lumière intense.

Je la vois encore alors que le médecin me fout sa lampe dans les yeux.

Enfoiré.

« Pouvez-vous me dire votre nom ? »

Je regarde le médecin, ça sent la question piège, aussi je préfère ne pas répondre.

« C'est normal, il y a parfois un léger temps d'ajustement, vous êtes passé proche d'y rester. Bien, j'ai d'autres patients à voir. Reposez-vous. »

Je tourne la tête, je vois mon téléphone sur le plateau à côté de mon lit, mais je suis incapable de bouger les bras, j'ai mal rien qu'en pensant les bouger. Ne pouvant rien faire, je ferme les yeux pour dormir. Ça m'emmerde déjà.

J'entends chuchoter dans la chambre, j'ouvre lentement les yeux, regardant Heather et Chloe assises par terre en train de faire leurs devoirs et discuter.

« Salut », croassais-je, ma gorge ressemblant à du papier à sabler.

Elles sursautent et se lèvent rapidement, les larmes aux yeux, cherchant à m'enlacer mais ne sachant pas comment, vu que j'ai autant de fils branchés sur moi qu'un sapin de Noël.

« J'ai soif », murmurais-je, Heather se précipitant pour aller chercher à boire. « Ça va toi ? » demandais-je à Chloe.

« Non », avoue-t-elle en secouant la tête. « J'ai eu peur de te perdre. »

« Je suis là.

— Je t'aime.

— Je sais. Je t'aime aussi.

— Tiens », sourit Heather, en glissant une paille entre mes lèvres. Je sens le liquide se répandre, me faire du bien.

« Merci Heather. Je suis là depuis combien de temps ?

— Cinq jours. Nous venons après les cours. Kennedy passe nous chercher un peu plus tard et Jill reste avec toi le soir. Rachael gère ton entreprise avec Craig, le comptable de Kennedy.

— Le FBI a hâte que tu te réveilles, ils ont beaucoup de questions », m'explique Chloe. « Jillian ne nous a pas tout dit, sûrement pour nous préserver, mais elle nous a expliqué que tu t'es battue contre une tueuse à gages, une vraie méchante, et que tu l'as massacrée.