Chapitre 7

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Nous regardons un film, à croire que c'est un concept dans cette ville, mais Hocus Pocus a au moins le mérite d'être distrayant. Le repas est bon, cher, mais c'est normal, je ne me fâcherai pas avec Kennedy pour cela. Elle est câline et collante ce soir, l'idée que je reprenne ma vie semble la déranger, il est peut-être temps d'opérer une coupure entre nous. Manifestement, ma façon de gagner ma vie commence à la déranger. Je dois l'aider et lui trouver un travail, bon gré ou mal gré.

« Ken, ça ne te tente pas de retourner travailler dans ton domaine ? », demandais-je tout en regardant une actrice à la télévision qui connaîtra un succès planétaire quelques années plus tard dans une série où elle sera une chroniqueuse new-yorkaise spécialiste des relations amoureuses.

« Pourquoi dis-tu cela ? Tu ne veux plus de moi ? », demande-t-elle, en se tournant vivement vers moi.

« Ken, je veux juste que tu sois heureuse. Ma vie est... compliquée, tu le sais. Je ne veux pas que cela te nuise. Tu es une amie, je t'apprécie, mais il arrivera forcément un jour où les fédéraux me trouveront, je ne veux pas que tu en pâtisse.

— C'est ma décision. Je suis ta complice depuis... depuis.

— Mais non, voyons.

— Si, je m'occupe de tes contrats, des paiements.

— D'accord, tu es ma complice. Veux-tu que l'on investisse dans un restaurant ? Dans une boutique ?

— Mais... Pourquoi ?

— Pour toi, Ken. J'en ai envie, et puis cela me permettrait de gagner de l'argent honnêtement.

— Ahhh, tu veux blanchir ton argent dans une activité légale, en faisant de moi ta complice », sourit-elle, fière de l'avoir placé une autre fois.

« Qu'en penses-tu ? Tu sera la boss, tu ne sera pas obligée de travailler avec des hommes, tu n'engages que des femmes. Tu veux bien y réfléchir ?

— Tu ne t'éloigneras pas de moi ?

— Non, je te le jure, et tu sais que je n'ai qu'une parole. Réfléchis au modèle d'affaires qui te convient, et on en reparle.

— D'accord », répond-elle en bâillant. « Tu restes dormir ?

— Je n'ai qu'une parole. Bon troisième anniversaire dans ma vie, je t'aime tu le sais, Ken.

— Je sais. Tu as été la béquille sur laquelle je me suis relevée et je t'aime aussi, jusqu'à mon dernier souffle. Merci pour ce week-end, je me suis bien amusée.

— Je t'en prie. Bonne nuit », dis-je en me tournant, éteignant la lumière.

Je commence juste à m'endormir quand elle s'approche et passe son bras autour de ma taille.

« Elle était comment Allison ? », murmure-t-elle dans mon cou.

« Vraiment mignonne, c'était bien, mais pas pour la vie.

— Un jour, tu trouveras celle qui te convient.

— Sinon, je t'ai toi.

— Oui, tu m'as moi. Bonne nuit, je t'aime. »

Je ne me souviens jamais de mes rêves. Que je me réveille au milieu de la nuit ou le matin, je ne m'en souviens jamais, pas plus que je ne cauchemarde. Pourtant, en me réveillant ce matin, j'ai une sensation, diffuse. Deux ou trois images ici et là. Kennedy souriante en train de préparer quelque chose dans une cuisine. Peut-être est-ce juste mon subconscient suite à notre conversation de la veille, mais je suis souriante en me levant.

« Une boulangerie ! »

Kennedy sort la tête de sous la couette, les cheveux en bataille au point que je me demande si elle me tourne le dos, bien que sa poitrine me fasse face.

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant