FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balle

Chapitre 9

J'enchaîne les contrats, répondant aux exigences demandées, laissant des signatures quant il le faut, ou faisant disparaître les corps. New York est une ville fantastique, il y a tant d'endroits déserts ou abandonnés qu'y déposer un corps en est même blasant, il n'y a plus de challenge. Entre les contrats, Kennedy me montre des locaux, nous en visitons quelques-uns ensemble. Elle tient absolument à m'inclure et à avoir mon opinion, même si au final ce sera son commerce. Je ne suis pas une meurtrière, enfin si, mais pas à temps plein. Je gagne suffisamment d'argent, j'en récupère parfois. Non, je ne dis pas que je suis une voleuse, je suis un peu comme Robin des bois, je vole aux criminels et je redistribue, enfin je blanchis en investissant. Et quand je ne tue pas, eh bien j'ai un travail, je possède une petite compagnie en plein essor. J'avais ouvert cette entreprise pour la blague, une entreprise de nettoyage de scènes de crimes. Avouez que c'est drôle. Et le pire, c'est que ça fonctionne, j'ai ouvert cinq succursales de Bio-Tech Cleaning ! C'est pratique pour avoir accès à des produits chimiques et à des informations de première main. Aujourd'hui, pour quelques heures, je suis au bureau, j'ai de la paperasse à remplir en vue de gagner un appel d'offres pour être l'unique entreprise à être habilitée à intervenir sur des scènes de crimes pour la prochaine année avec possibilité de renouveler pour une année supplémentaire. Le montant est assez élevé aussi, si je veux l'emporter, je dois tout vérifier, chaque coût, la marge que je fais, jusqu'où je peux baisser sans être perdante. Nous avons déjà une réputation, mais la concurrence est rude. Une fois certaine de tout avoir joint, nos certificats, nos permis, je scelle l'enveloppe et me rend personnellement sur place pour déposer mon offre et attendre l'ouverture. Je garde un visage neutre en entrant dans le bâtiment du siège de la police. Quelque part, dans un bureau, doit se trouver un dossier à mon nom, ou avec un point d'interrogation, et une liste de crimes m'étant attribués. S'ils savaient que je là, chez eux. Je salue des confrères de la tête et j'attends dans le couloir avec eux jusqu'à ce que ce soit l'heure. J'aime l'idée de donner du travail à mes employés, c'est l'ironie de ma double vie, mais je suis un employeur modèle, je travaille proprement. Je connais des confrères qui n'hésitent pas à faire dans le sanglant, pas moi. Quoique, cette jugulaire il y a quelques mois...

Nous entrons dans la salle avec mes collègues et suivons le dépouillement en silence. À l'annonce du plus bas soumissionnaire retenu, je serre des dents, hoche la tête en réponse à ceux de mes confrères puis je sors de la salle, puis du bâtiment, avant de passer un appel à mon assistante.

« Ok, Rachael, nous avons gagné l'appel d'offres. Que chaque succursale fasse son inventaire et remplisse ses stocks, à quantité max. Révision complète des véhicules. Si un truc ne va pas, je dois en être immédiatement informée. Tu as fait du bon travail avec les analyses des coûts, je te remercie.

— Voyons, Alexandra, je n'ai fait que mon travail.

— Mais tu l'as bien fait. La plus petite erreur et nous étions disqualifiées. Dis-moi, nous avions parlé de ta cousine par alliance il y a quelques mois, ça l'intéresse toujours de monter sur New York ?

— Oui, pourquoi ?

— J'ai trouvé un local du côté de Coney Island, dès que je mets la main dessus, j'ouvre une autre succursale, elle en prend la tête si elle veut.

— Mais enfin, tu ne sais pas...

— Rachael, tu lui fais confiance pour gérer l'administratif ou pas ?

— Oui.

— Je te fais confiance. Et si ça ne fonctionne pas, je vous tue toutes les deux, j'ai du monde pour nettoyer la scène de crime ni vu ni connu.

— Tu la fais à chaque fois cette blague, il va falloir en changer, c'est redondant », rigole-t-elle.

« Ok. Je vais investir dans une maison mortuaire, je balancerais vos corps dans l'incinérateur !