Épilogue

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Je regarde des photographies sur mon téléphone, des vidéos. Je vois le ventre de Rachael grossir, de plus en plus. J'ai l'impression qu'elle a des triplés là-dedans. Je sais que ce n'est pas le cas, j'étais présente à l'échographie. Je me suis retenue de nombreuses fois de la gronder pour avoir choisi ce prénom, manifestement, Alex est une bagarreuse. Elle donne des coups, je les ai senti, elle est vigoureuse, au point que j'ai cru, un moment, qu'elle était de moi, avant de me souvenir que je n'ai rien qui pend entre les jambes. Je fais défiler les photographies, les selfies de Rachael et moi, en soutien-gorges, moi, un coussin scotché sur mon ventre, d'elle me tapant dessus avec. Je suis resté présente dans ses dépressions quand elle n'en pouvait plus dans les derniers jours, dormant parfois sur son canapé.

« Qui est Alex ?

— C'est le bébé » répondis-je par réflexe, continuant de regarder mon téléphone, faisant glisser mon pouce, jusqu'à ce que Kennedy me bouscule. « Quoi ?

— Alexandra ? » demande à nouveau l'infirmière.

« Oui ? » , m'inquiétais-je en me levant.

« Dennis vous demande. Rachael refuse d'accoucher si vous n'êtes pas là et... ça presse, la tête est proche. Son mari a été clair, Rachael va garder son bébé à l'intérieur si vous ne venez pas. Suivez-moi, il faut vous équiper, ça presse.

— Ken...

— Vas-y, j'attends. Craig va arriver avec Amber, Jillian et Marion vont arriver, le temps de récupérer Joshua. Ne t'inquiète pas.

Je me lave les mains une fois que l'on me passe une blouse, une charlotte et des couvre-chaussures. Je suis le médecin qui pousse la porte. Je regarde Dennis qui tremble, la main broyée par Rachael, celle-ci l'insultant comme si elle était possédée. Je vérifie autour de moi qu'il n'y a pas de caméra au cas où ce serait un remake d'un film d'horreur.

« Si je meurs, je veux qu'Alex élève ma fille ! » hurle-t-elle avant de me voir. Le changement est instantané et tous soufflent de soulagement, hochant la tête en me regardant.

« Eh bien, ma chérie. Tu ne vas pas mourir, je suis là.

— Tiens-moi, pitié, Alex, tiens-moi. »

Une infirmière se décale, me laissant de la place.

« Merci » chuchote-t-elle. « Demandez-lui de pousser.

— Écoute ma voix, Rachael. Concentre-toi sur ma voix.

— Oui.

— Maintenant tu vas faire sortir ce bébé, je veux la voir cette petite Alex, tu es prête ? Pour moi ?

— Oui, Alex.

— Alors pousse ! Allez, vas-y ma chérie. »

L'infirmière me souffle les mots, je les répète, Rachael s'accroche à ma main, Dennis filme, sa main endolorie libérée. Rachael me fixe du regard, nos yeux sont accrochés l'un à l'autre. Je n'ai plus besoin de parler, je l'accompagne dans sa souffrance. Avec la sueur, sa main glisse, elle raffermit sa prise en nouant ses doigts aux miens, les soudant.

Un hurlement rauque s'échappe brusquement de sa gorge, un silence se fait alors qu'elle se laisse tomber sur le siège, exténuée, ne me lâchant pas.

Le cri de bébé Alex me fait sursauter.

« Oh Mon Dieu ! »

Je pleure alors que le médecin nous montre une chose fripée, couverte de sang et de liquide amniotique. C'est la plus belle chose que je n'ai jamais vu, surtout après qu'elle soit nettoyée.

« Wow ! »

Je suis sans voix, bébé Alex aussi.

« Putain ! Mais elle est magnifique ! » criais-je d'un seul coup faisant sursauter Dennis et l'infirmière, qui passe sa main sur mon bras en souriant.

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant