Chapitre 8

119 12 0
                                    

À part ma plaque et mon arme, je viens sans rien indiquant que je suis du FBI, je ne veux pas les stresser plus que cela. Je pousse la porte du Caffè Napoli. Le silence est instantané, je suis la seule femme dans l'établissement, mais je ne suis pas du tout intimidée.

« Agent Barnes, que me vaut le plaisir ? Il y a longtemps que nous nous sommes vus.

— Bonjour, Monsieur Fiorentino, comment allez-vous ?

— Bene, bene. Asseyez-vous, je vous en prie. Vous désirez un café ?

— Volontier.

— Sergio, un café et des pâtisseries, s'il te plaît », dit-il en regardant un de ses hommes.

« J'espérais vous voir aujourd'hui, Monsieur Fiorentino. Ah, merci », dis-je alors que le dénommé Sergio dépose une petite tasse à café contenant l'équivalent de deux cuillères à dessert de breuvage. « Mmmm, magnifique. Oh ce cornetto, délicieux !

— Fait maison », sourit le chef du Clan. Il pourrait passer pour le grand-père sympathique, mais je n'oublie pas toutes ses victimes, personnelles ou sous ses ordres.

« J'ai un souci et je sollicite votre aide pour une de mes enquêtes. »

Le silence se fait de nouveau, Fiorentino me regarde en fronçant les sourcils car ma demande est inhabituelle. Je sors mon téléphone, le déverrouille et le pousse lentement sur la table.

« Cet homme a été retrouvé mort hier matin, son tatouage et son origine m'ont conduit jusqu'à vous. Je voudrais éviter un guerre de Clans et, s'il a été assassiné par un rival, m'occuper de son meurtrier personnellement. Je voudrais par-dessus tout éviter qu'il y ait des victimes collatérales. Si ma requête vous semble raisonnable, pouvez-vous m'indiquer qui serait susceptible de l'avoir tué ? Il n'est arrivé sur le sol américain qu'il n'y a quelques jours, peut-être s'est-il aventuré dans le mauvais quartier ? »

J'y ai mis les formes, j'ai passé mon message, il me connaît de réputation et sais que je suis honnête.

« Si. Roberto Piaggi. Il était historien, membre non actif. Il posait beaucoup de questions en vue de rédiger un livre. Nous n'arborons pas de tatouages, ce n'est pas bon pour la discrétion, Signore Piaggi était... un romantique.

— D'accord. Je vais poursuivre mon enquête. Savez-vous où il résidait le temps de son séjour, que je remonte son parcours ?

— Si. Sergio va vous donner les informations. Enquêtez, agent Barnes.

— Merci de m'avoir reçue, Monsieur Fiorentino et merci pour le café. Merci Sergio », dis-je en récupérant un papier que je plie et glisse dans ma poche après l'avoir lu. « Pour le corps, une fois l'enquête bouclée, voulez-vous prendre des dispositions ?

— Oui, contactez Sergio, s'il vous plaît, il est joignable ici.

— Bien. Passez une bonne journée et mes condoléances pour Monsieur Piaggi. »

Je fonce aussitôt vers l'hôtel où résidait mon client. Me faisant donner une carte d'accès à la réception à la seconde où je sors ma plaque. J'ai envie de faire un selfie de mon sourire pour Paul lorsque je fois l'affichette ne pas déranger sur la porte. Lorsque j'ouvre la porte, sans entrer, je vois le lit défait, les rideaux tirés. Je jubile, personne n'est entré pour faire le ménage, aussi je passe un appel pour faire venir une équipe et je m'assois par terre, attendant la cavalerie.

Il était bon ce café. J'ai soif.

J'erre sur internet, regardant des vidéos, lisant des articles, quand enfin le service technique arrive.

« Bien le bonjour M'sieurs dames », les saluaient-je en souriant tout en me levant. « Mi casa es su casa », dis-je en ouvrant la porte, la calant avec le tournevis que l'on me tend. Je les laisse s'équiper, prendre des photographies puis entrer. L'équipe technique retourne complètement la chambre. J'accède à l'ordinateur une fois qu'ils ont fini, mais il faut un mot de passe. Le service informatique va le craquer et me copier le disque dur. Il n'y a pas d'arme, rien de compromettant, la chambre est propre. L'équipe remballe son matériel, fait les valises de la victime, ramassant toutes ses affaires et le tout part pour le laboratoire d'analyse. Je retourne à la réception afin de voir le bureau de la sécurité et avoir accès à la vidéosurveillance de l'étage. Je n'ai pas de mandat aussi je joue la carte réputation. Un client de leur hôtel, en vacances, est retrouvé assassiné. L'ambassadeur talonne le département des affaires étrangères. La porte du bureau de la sécurité s'ouvre comme par magie.

Je n'ai pas envie de me taper des heures et des heures de visionnage de vidéos, aussi je me contente de l'étage, afin de voir si mon client à eu de la visite dans sa chambre. On me prête une chaise et je visionne en avance rapide les allées et venues de mon client.

« Hop hop hop ! Reculez un peu. Vous pouvez zoomer ? Super ! », dis-je en voyant une femme regarder dans le couloir alors qu'elle frappe à la porte. Je la prends en photo, mais le garde de sécurité me l'imprime aussi. « On reprend la lecture, pas trop vite. Stop. À nouveau, photo et impression papier. et nous recommençons alors qu'elle est dans l'ascenseur. « Vous avez des problème de prostitution ?

— Pas plus qu'ailleurs, nous surveillons de près la sollicitation au bar de l'hôtel, par contre les escortes, c'est plus difficile.

— En effet, elle présente plutôt bien. Vous l'avez déjà vu ?

— Non, Madame.

— Savez-vous si le portier d'aujourd'hui était en poste ce jour-là ?

— Oui, Madame.

— Bien, je vais voir s'il se souvient l'avoir vu. Pour le moment la chambre n'est pas touchable. Dès que nous aurons les résultats des analyses, je vous contacterai. Ce ne sera pas long, afin de vous éviter de perdre une location. Tenez, ma carte, si jamais on demande après lui, oui si cette dame revient, appelez-moi.

— Bien, Madame. »

Je n'ai plus grand chose à faire, tout ce que je pouvais faire pour le moment l'a été, aussi je rentre chez moi, en profite pour faire des courses et du ménage avant d'aller dans la salle de sport me défouler. Lorsque je rentre chez moi en soirée, un message des techniciens m'apprend que la reconnaissance faciale a donné un résultat, mais ne me donnera rien, Madame est une escorte, fichée sur un site populaire, elle est en affaires depuis quelques années. Monsieur avait envie d'exotisme en se payant une asiatique.

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant