FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balle

Chapitre 36

Jillian doit être furieuse que 42 se soit foutue d'elle avec son rendez-vous, mais il fallait que je l'éloigne. J'observe la maison depuis l'autre côté de la rue. Le Consigliere est en train de manger avec sa famille. Je ne vais pas tuer deux enfants, la fuite de gaz est à exclure. Une idée me vient, sournoise et absolument parfaite. Je démarre et part dans le silence que me procure ma Tesla, me dirigeant vers une cache où j'entrepose des articles compromettant. Il y a un moment que je ne suis pas venue ici, mon premier box de location. Le loyer a été payé pour vingt ans, j'ai encore de la marge avant de le renouveler ou de l'annuler. Je cherche la clé sur un trousseau avant de soulever la porte. Je regarde les sacs que j'ai laissés là, des choses récupérées sur des scènes de crime que je conservais alors comme trophées. Je fouille rapidement dans les sacs avant de sourire en emportant quelques articles que je dépose dans mon coffre, puis je referme la porte de mon entrepôt pour repartir vers la maison de ma cible.

Forcer la porte de son garage est facile, entreposer des objets incriminant encore plus, les glissant dans une vieille caisse à outil métallique, rouge. J'entends la télévision dans le salon, sa petite vie de famille ne va pas durer bien longtemps. Je regagne ma voiture en regardant l'heure. Je dois rencontrer Jillian dans quinze minutes normalement. Je roule rapidement jusqu'à mon garage, laissant la Tesla pour mon VUS et je rentre à la maison, montant les marches en courant, me changeant, grignotant un peu, arrosant mes plantes, avant de sélectionner une application sur mon téléphone pour passer un appel. Je laisse suffisamment d'informations pour éveiller l'intérêt du FBI. Je m'installe ensuite, mon arme à portée de la main, une musique douce avec une lumière tamisée dans un coin, pour l'ambiance et je reprend ma lecture où je l'avais arrêté, attendant que Jillian revienne.

« Hey ! Tu n'es pas couchée ? », demande-t-elle en ouvrant doucement la porte.

« Non. Je me suis mise dans la peau d'une femme de flic. J'attends, dans l'angoisse de savoir si tu vas rentrer ou si je vais recevoir un appel m'informant que tu es blessée ou pire.

— C'est mignon », sourit Jillian en se penchant pour m'embrasser.

« C'est alors que j'ai réalisé que personne ne sait que nous sommes en couple, que je n'ai aucun moyen de savoir s'il t'est arrivé quelque chose autrement qu'en étant informée par Heather.

— En effet. Je vais... Je vais te présenter à ma collègue, si tu veux bien. Mon superviseur sait mais sans plus. Pardon, Alex. Pourquoi ton arme est là ?

— Tu m'as demandé de la prendre avec moi.

— Exact. Tu l'as chargée ?

— Oui, 10 + 1, j'ai compris. Ton rendez-vous s'est bien passé ?

— Personne n'est venu, j'ai attendu pour rien. Et toi, ta soirée ?

— Tranquille. Tu as faim ?

— Il est tard. Je vais prendre une douche, je mangerai demain. Tu m'accompagnes ?

— C'est une invitation qui ne se refuse pas », souriais-je en coupant la musique, glissant mon marque page dans mon livre que je pose sur la table et en me levant.

— N'oublie pas ton arme », dit-elle en pointant le Walther PPK sur la table basse.

« Je n'ai pas encore l'habitude. Je pourrais acheter un truc pour mettre sur mes épaules ?

— Tu comptes te balader avec ton arme à la maison ?

— Je suis comme James Bond, il la bien sur lui, même en caleçon.

— On ira acheter un holster si tu veux. Tu dégrafes mon soutien-gorge ?

— Je peux même te porter sous la douche. »