Chapitre 43

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Je me réveille en sursaut au son de mon alarme. La nuit a été courte, je suis fatiguée, et Alexandra semble l'être encore plus. Elle passe son bras autour de ma taille alors que je m'assois au bord du lit. Elle me tire vers elle, me recouvrant avec la couette, me faisant éclater de rire. Son corps est chaud, sa peau est douce.

« On appelle pour dire que l'on est malade, on reste au lit. On se lève tard, on va bruncher dans un coin sympa, et on fait l'amour toute la journée !

— Ne me tente pas, succube ! » réplicais-je. « J'en ai tellement envie. On se fera des week-ends improvisés dans le Vermont ou au Québec ?

— Bien sûr, mon amour. »

Je me love dans ses bras, fermant les yeux un instant, je suis bien contre elle. Mais cette félicité est de courte durée. Mon téléphone sonne, le sien aussi. Elle me laisse mon intimité en comprenant que c'est le travail, et je l'aime encore plus pour cette délicatesse. Lorsque je sors de la chambre, elle est assise dans le salon, attendant.

« J'ai une urgence au travail, la nuit a été occupée » dit-elle, impatiente.

« De mon côté aussi. Toi d'abord.

— Plusieurs morts à mon ancien lieu de travail, le Bistro, et le café Napoli a de nouveau été attaqué, ainsi qu'un bar de danseuse.

— Pareil. Une guerre entre clans mafieux. J'ai aussi un entrepôt.

— C'est à cause de nous ? » demande Alexandra, anxieuse.

« Non, Alexandra, non. Nous n'y sommes pour rien. Ok ? Il ne s'est rien passé hier. Je... tu peux me déposer ?

— Oh merde ! Oui, bien sûr, ensuite j'irai chercher ta voiture et je te la ramène. »

Nous nous habillons ensemble, nous nous maquillons discrètement et nous nous mettons en route. Je suis nerveuse, je ne veux pas forcer Alexandra à me déposer plusieurs mètres avant l'adresse où m'attends l'équipe, comme je le faisais lorsque ma mère voulait me déposer à l'école étant plus jeune. J'aurais l'air de ne pas accepter ma sexualité ni ma relation avec elle.

« Vis-à-vis de tes collègues, c'est mieux si je te laisse ici, non ? Je déposerai ta voiture dans le coin. Je t'appellerai pour te prévenir, que tu récupères tes clés.

— Non, Alexandra, je m'affirme. Avance-moi encore, jusqu'au rubalise. Merci de te soucier de moi.

— Je suis la petite amie parfaite je trouve. Tu me redonneras l'arme que j'ai trouvée dans les toilettes dans les Hamptons ?

— Tu ne vas pas recommencer avec ça ! », rigolais-je en posant ma main sur sa cuisse alors qu'elle s'arrête devant un policier qui s'approche et que je descende de la voiture, montrant ma plaque.

« Barnes, FBI ! » m'annonçais-je. « À plus tard, je t'aime » dis-je en fermant la portière, tout en allant rejoindre mes collègues.

Je m'avance, saluant Marion qui s'approche en me voyant, regardant le SUV d'Alexandra s'éloigner, se penchant pour regarder la femme qui lui sourit.

« Salut Jillian, C'est...

— Elle, oui.

— Wow ! Non mais c'est la classe, elle est super canon.

— Venant de Paul, je l'aurais giflé, mais tu es une femme, alors je suppose que ça passe. Tu me briefe ? »

J'écoute Marion tout en regardant les dégâts, je salue mes collègues de la technique, un agent de la DEA me fait signe d'approcher mais il attendra, je préfère écouter Carrie que lui. Le café est une ruine. Carrie me montre les corps, je note ce qu'elle me dit, je reconnais plusieurs des morts. Fiorentino et Sergio n'en font pas partie. Quelque part ça me soulage, que je le veuille ou non, j'ai longtemps été en relation avec eux.

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant