Chapitre 2

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Mentionner que je suis du FBI est vraiment à proscrire. C'est évident et ma mère aurait pu trouver mieux qu'employée de la poste comme travail. Je ne sais même pas pourquoi j'ai accepté d'aller à ce rendez-vous arrangé. Ma vie sentimentale semble la déprimer et elle a l'air de ressentir le besoin d'en parler autour d'elle. Je lui fais honte, je le sais depuis longtemps. Mon métier lui fait honte, tout comme mon célibat. En fait, je ne suis pas vraiment célibataire, je rencontre bien des hommes, de temps en temps. C'est juste que le temps entre chaque rencontre est assez long et qu'ils ne restent pas, mon métier est assez rédhibitoire. Donc je n'ai pas le temps de les présenter à ma mère. Présenter un petit ami à ses parents, c'est accepter d'être dans une relation stable, suivie, et c'est loin d'être mon cas. Je ne sais pas ce qui dérange les mecs. Est-ce que le fait de porter une arme et un gilet pare-balles me rend moins féminine ? Se sentent-ils menacés ou ont-ils peur que je fouille dans leur vie à la recherche d'un obscur secret ? Je n'en sais rien. Je sais juste que l'homme que j'ai accepté de rencontrer pour un dîner au restaurant, le fils d'une connaissance d'un des clubs sociaux qu'elle fréquente, a l'air intéressé. Un emploi stable dans l'administration à la poste, la sécurité de l'emploi. La femme idéale pour améliorer sa cote de crédit chancelante. Physiquement, il était correct, son travail de gérant dans un commerce au détail est ennuyeux. Lorsque mon téléphone a sonné, j'ai poussé un soupir intérieur. Je ne suis pas en service, mais j'ai pris l'appel pour me sortir de ce qui s'annonçait une soirée médiocre.

« Excusez-moi, je dois absolument prendre cet appel, c'est le travail », dis-je en faisant glisser mon doigt sur l'écran.

« Barnes, j'écoute. Je me mets en route », dis-je en rangeant mon téléphone.

« Une urgence avec le courrier ? », demande-t-il en souriant.

« Si on veut », souriais-je en me levant, passant ma veste sur mes épaules. « Merci pour cette soirée, au revoir », saluais-je en récupérant mon sac à main dans lequel se trouve mon badge et mon arme. En sortant, je plaque quasiment ma main sur le capot d'un taxi qui approche afin de l'arrêter, montant dedans en donnant l'adresse où je suis attendue. J'imagine la tête des collègues quand ils vont me voir arriver en robe décolletée et chaussures à talons. Je risque d'en entendre parler pendant quelques jours.

Je règle ma course, récupère un reçu et vais rejoindre l'attroupement réunis derrière la rubalise jaune de la police.

« Barnes, FBI », annonçais-je au policier qui s'apprêtait à me faire reculer lorsque je soulevais la bande en plastique pour passer. Je note son regard dévier de mon badge vers mon décolleté, mais je le ramène à l'ordre en claquant des doigts, avant de passer et de rejoindre mon équipe.

« Paul ! », criais-je en voyant mon partenaire.

« Eh merde ! Tu avais un rencard ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

— C'était un plan foireux, je préfère être là. Alors, qu'avons-nous pour relever le niveau de la soirée ?

— Tu vas adorer. Un appel anonyme nous a dirigé vers une chambre au vingt-septième étage. Louée par un certain George Farès. L'appel anonyme nous prévenant que c'était un faux nom, pour Iskandar Saleh.

— Nom de dieu !

— Attends la suite, c'est génial », sourit mon partenaire.

« Il y a eu un meurtre en face, un russe proche du pouvoir. Dans la chambre de Saleh, sous le lit, nous avons trouvé un fusil de précision. Lui, il était le cul à l'air en train de baiser une femme de chambre. Juste après avoir buté le russe, il tire à blanc, coït interruptus ! »

Je regarde Paul éclater de rire avant de me conduire à l'intérieur. Il me répète sa blague dans l'ascenseur avant de la raconter à des collègues dans la chambre. Je récupère des gants dans une boîte posée sur la table de chevet pour prendre le fusil en main, le sentir avant de le reposer. Je m'approche de la fenêtre sans déranger mes collègues de la scientifique, me penchant pour regarder la poudre être déposée sur la fenêtre.

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant