Chapitre 23

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Je regarde ma sœur partir comme une flèche se jeter dans l'océan avant de revenir s'étaler sur sa serviette. Alexandra parade, montrant fièrement son corps, exagérant même sa façon de s'allonger pour énerver les hommes et les femmes qui nous regardent. Kennedy est mignonne mais extrêmement pudique, se cachant derrière une serviette.

« Tu veux bien me mettre de la crème solaire, Alex ?

— Bien sûr », répond-elle en se redressant, mais je suis plus rapide.

« Laisse, je m'en occupe, si tu veux bien, Kennedy », demandais-je en retirant sa serviette, commençant à lui en appliquer sur la nuque et le haut du dos, avant de faire glisser une bretelle de son haut.

« Non ! », dit-elle brusquement.

« Bah merde ! », je regarde les cicatrices sur son épaule alors qu'elle se recouvre, honteuse, se redressant pour rentrer à la maison, mais j'attrape sa main et la tire vers moi, la faisant tomber sur le sable.

« Pardon, Kennedy. Je ne savais pas. Que s'est-il passé ? Tu veux bien m'en parler ?

— J'ai eu un accident, il y a longtemps.

— Oui, j'ai vu quelques femmes qui avaient eu des accidents, elles aussi. Je les ai vus à la morgue, à l'hôpital. Parle-moi, je suis ton amie. »

Kennedy secoue la tête, montrant Heather. Celle-ci ne nous regarde pas aussi je prends Kennedy par la main, afin que nous allions marcher. Alexandra me regarde, inquiète, puis hoche la tête, alors Kennedy me parle, me raconte son agression, son viol. Alexandra l'a trouvée, alors qu'elle errait à l'hôpital, s'est prise d'affection pour elle, s'est occupée d'elle, allant jusqu'à l'héberger. Je me demande qui Alexandra a perdu pour qu'elle erre ainsi dans les hôpitaux. Je sais qu'elle ne me le dira jamais, c'est lié à son passé. Et ce dernier a été enfermé derrière une porte barrée à double tour. Aucune des deux n'a un passé facile. Je ne sais pas quoi dire, il n'y a rien à dire sinon que je la serre dans mes bras.

« Ne sois pas gênée avec moi, d'accord ? Viens, laisse-moi te mettre de la crème solaire. Ton histoire est en sécurité avec moi. Je ne t'en parlerai pas, mais si tu veux en parler, je suis là, je suis ton amie, Kennedy.

— Merci. »

Allongée sur sa serviette, je regarde Alexandra lui mettre de la crème solaire, Kennedy préfère que ce soit elle, moi, je regarde ses cicatrices, me laissant une note mentale pour faire des recherches sur son agression et voir si ses agresseurs ont été appréhendés. Il est hors de question que je les laisse dehors. S'ils n'ont pas été appréhendés, je leur apprendrais le respect.

Oh Mon dieu ! Je deviens comme Alexandra !

« Tu as une mauvaise influence sur moi, Alexandra.

— Ah bon ? Comment ça ? », réplique-t-elle, surprise.

« J'ai envie de fracasser ceux qui ont fait ça. Pas les arrêter et les traduire en justice, mais les fracasser, brutalement.

— Tu comprends que pour certaines personnes il est nécessaire de faire passer un message. Comme l'ex de Jennifer, où les abrutis de l'autre soir. Pour certains hommes, nous ne sommes là que pour les servir, ils peuvent se servir de nous comme vide-couilles, comme punching-ball. S'ils sont arrêtés, ils ressortent au bout de quelques heures. Il est nécessaire de matraquer le message pour qu'il passe.

— Je l'admets, bien que je ne devrais pas. Hey oh, pas les seins à l'air, Heather ! », m'exclamais-je en voyant ma sœur retirer le haut de son bikini.

— Pourquoi ? Il y en a plein qui le font ? Les hommes ont bien le droit eux !

— Ce n'est pas pareil.

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant