FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balle

Chapitre 54

Accompagner les filles pour leur première journée était exaltant. Jillian ne peut pas comprendre, elle a été à l'université elle, moi jamais. J'y serais allé, ma vie serait différente. J'aime l'ambiance, toute cette vie. Mes émotions sont perceptibles, comme celle des jeunes mâles en rut qui nous croisent. Je crois que je vais souvent venir, pour aller chercher les filles et cogner ceux qui oseront s'approcher d'elles.

« Je sais à quoi tu penses, oublie ça ! Tu ne vas frapper personne ici !

— Lui là, qui nous suit en se léchant les lèvres, juste une baffe, s'il-te-plaît Jillian.

— Non.

— Je le castre, ce sera discret.

— Alex ! Nous sommes là pour les filles.

— Bon, les filles, vous vous êtes bien entraînées, au besoin, cours de rattrapage ce week-end. Lui, là, s'il s'approche, j'opterai pour...

— Alex !

— Vous saurez quoi faire. »

Nous les accompagnons encore un peu avant de les laisser s'intégrer au reste du groupe. Elles ont au moins l'avantage d'être ensemble. Elles repoussent quelques mâles, se dirigent vers les clubs qui les intéressent, qui leur correspondent, Chloe sautant en me faisant signe, pointant un club d'arts martiaux, me faisant lever le pouce.

« Je ne suis plus inquiète, on peut y aller. » souriais-je. « Elles vont faire leur marque, je leur ai donné les bases, elles poursuivront la voie qui est tracée.

— Ça va aller, Alex ? Kennedy s'installe chez Marion, les filles vont à l'université, tu t'es énormément investie avec elles, tu vas ressentir un vide, non ?

— J'ai Rachael pour les sept prochains mois, je vais observer son ventre, je n'ai rien d'autre à faire.

— Il faut que je file au boulot. À ce soir.

— Attrape des méchants et ne te laisse pas faire !

— N'embête pas trop Rachael.

— Elle n'avouera jamais rien, elle m'aime.

— Ne la fais pas s'allonger sur la table de réunion pour regarder son ventre !

— Je... Moi ? Je ne ferai jamais ça, c'est elle qui te l'a dit ? Elle ment. Ce n'est arrivé qu'une fois, pour la blague.

— Ce n'est pas ce que j'ai entendu ! » rigole Jillian avant de m'embrasser et de s'en aller.

Je marche jusqu'au métro, faisant le point sur ma vie. Je suis mariée, je suis morte, j'ai ressuscité en tuant le démon qui était en moi, celui que les Soeurs de la Miséricorde ont invoquées. Ma femme est un agent du FBI, mes filles vont à l'Université, Kennedy à son commerce, va déménager et s'installer chez sa petite amie. Je ne suis plus un assassin pour la mafia.

Je soupire malgré moi, Jillian a raison, je m'ennuie, je n'ai plus rien sur quoi me focaliser.

À part Rachael.

C'est comme reculer dans le temps, lorsqu'il n'y avait que nous deux.

Jusqu'à ce qu'elle ait son bébé, après je serais réellement seule.

Il faut que Jillian ait un bébé, pour m'occuper !

C'est la pensée la plus logique de ces derniers jours. Il me faut un enfant, quelqu'un sur qui reporter mon attention. Moi, je préfère éviter, au cas où la racine du mal serait encore en moi.

« Salut ma chérie ! », chantais-je en arrivant au bureau, cette pensée de voir Jillian enceinte me mettant de bonne humeur.

« Fais de la place sur ton bureau, j'arrive » crie Kennedy depuis la cuisine.