Chapitre 45

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L'entrepôt ne m'apprend rien de plus, peu importe ce qu'il y avait ici, tout a été nettoyé. Une unité canine fait le tour à la recherche de traces de drogue, d'armes. Des traces de pneus sont visibles, mais sans plus. En fait, à part les trois morts, il n'y a rien. Je fais le point avec les collègues policiers et centralise les informations, me préparant à faire une conférence de presse après avoir fait de même avec ma direction. En retour d'ascenseur, je préviens Kelly McPherson de NY News, afin qu'elle soit aussi présente.

Devant les caméras, je me présente, je fais un bilan de la nuit mouvementée, du nombre de morts, je confirme des noms. L'enquête n'en est qu'au début, nous n'affirmons pas qu'il s'agisse d'une guerre en clan de la mafia bien que les indices le laissent penser. Je m'excuse un instant pour regarder un message, des collègues se sont présentés à la résidence de Fiorentino, mais il n'y a personne. Je reprends avant de répondre aux questions. Je note le clin d'œil de Kelly, je m'améliore devant les caméras, j'y prend même plaisir. Je ne suis plus gênée, je maîtrise mon sujet, mais pas encore mon image, et je n'y changerais rien. Je ne ferais pas toute belle pour parler devant les caméras, s'il le faut, je montrerai même mon arme en mettant mes mains sur mes hanches. Une fois la dernière question répondue, je m'éloigne, vite rejointe par Kelly.

« Vous étiez bien.

— Merci, c'est un peu grâce à vos conseils. J'ai fait ce que vous m'avez dit, j'imagine tout le monde tout nu, ça m'a aidé.

— Ah oui, et comment me voyez-vous ?

— Ravissante, je vous l'assure. Ma conjointe vous apprécie aussi.

— Ah.

— Je me marie dans quelques jours, vous arrivez trop tard dans ma vie, je suis comblée, Kelly.

— Mais une amie c'est bien aussi.

— En effet. Si vous pouviez ne pas...

— Agent Barnes, je suis peut-être une journaliste, mais j'ai des principes, je ne fais pas dans la presse people.

— Merci, Kelly. Alors, d'une amie à une autre, je t'appellerai un peu plus tard ce soir, si j'ai d'autres informations. Je te donne des scoops et tu me renseignes si j'ai besoin. Ça marche ? d'une amie à une autre.

— Deal. Et je n'écris rien sur tes scoops sans ton accord. Tu vois, je suis intègre.

— J'y vais, je vais suivre ma piste. » dis-je avant de jeter un coup d'œil autour de moi. « Personne dans les alentours pour nous voir, alors j'enlace ma nouvelle copine » dis-je en souriant.

« Alors ça, c'est nouveau, personne ne m'avait fait ça parmi mes sources.

— Ils ne t'apprécient pas à ta juste valeur. Ils voient en toi une jolie fille qui profite de son joli minois pour soutirer des informations. Moi, je vois celle que j'étais il y a quelques jours. Une femme compétente qui doit prouver chaque jour sa valeur, qu'elle est bien plus qu'une jolie petite gueule.

— Putain, je vais adorer être ta copine, Jillian. »

Marion ne dit rien sur le trajet, tout en se demandant où je l'emmène alors que nous pénétrons dans un cimetière, ni lorsque je me gare et coupe le moteur.

Je sors, elle n'ose pas me suivre. Je cherche Fiorentino du regard avant de me rendre sur la tombe de Tony. Elle est entretenue, il y a des fleurs fraîches. Je regarde à nouveau s'il n'est pas dans les environs avant de chercher dans l'urne s'il n'y aurait pas un message.

« Fiorentino ? » demande Marion, surprise.

« Oui, son petit neveu, mon ex, il y a très longtemps. »

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant