Chapitre 40

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Je regarde Jillian dormir, avant de me lever silencieusement, sortant de la chambre pour aller m'asseoir dans le salon, pour réfléchir. Je sens que j'approche à un tournant crucial dans ma vie. Soit Valenti passe un marché et balance son boss, soit Matteo ne prend aucun risque et le fait éliminer. L'étau se resserre autour de Matteo, il est diminué, ayant perdu des hommes, son Consigliere, moi. Le mieux serait qu'il ramasse son argent et s'en aille, mais je le connais, il a sa fierté, c'est un New Yorkais dans l'âme. S'il doit partir, ce sera dans un coup d'éclat, pour marquer l'histoire et les mémoires. Je suis néanmoins à risque, si le FBI l'arrête, il pourrait être tenté de négocier avec le Procureur, car il n'a pas de sang sur les mains, moi oui. C'est lui le boss, mais je suis un bien plus gros poisson.

Il me faut précipiter les choses.

Allumant mon ordinateur, je fais quelques recherches, me connectant sur divers sites et forum, il me faut un moment pour tomber sur une information non négligeable. Je reste pensive un moment, réfléchissant en analysant tout ce que j'ai découvert récemment quant aux relations entre Jillian, la Camorra... et la DEA. J'étudie le quartier en profondeur, c'est ma spécialité, quand je pars en opération je connais chaque centimètre de mon terrain de chasse, et là, de nombreuses possibilités s'offrent à moi. Je prends des mesures, fais des calculs, vérifie, modifie mon angle d'attaque jusqu'à trouver ce que je cherche. Baissant l'écran de mon ordinateur, je passe par les toilettes avant de retourner me coucher, Jillian se tournant pour glisser un bras autour de ma taille, comme si elle avait senti mon absence et cherche à m'empêcher de partir.

Le petit déjeuner pris, Jillian m'embrasse et part au bureau, j'étale des dossiers sur mon bureau, prétextant un rendez-vous et j'attends plusieurs minutes pour me préparer et m'en aller, alors qu'Oscar et son équipe arrivent. Nous discutons un moment, puis je lui serre la main avec une poignée de billets verts alors qu'il hoche la tête. Puis je pars, en direction de ma cache.

« Salut, Rachael, je vais arriver plus tard aujourd'hui, prends les messages ou mieux encore, je te laisse gérer, que tu t'y habitue. N'achète pas de maison ni de bateau.

— Est-ce que je peux m'offrir une épilation du maillot ?

— Est-ce que tu feras une photo pour me montrer le résultat ?

— Tu veux voir mon petit trésor, Alexandra ?

— Non, je veux juste une photo pour mon rapport de taxes, je le déclarerai comme une dépense d'investissement.

— Tu te feras la moustache si je te donne l'adresse ?

— Ça c'est vache ! À plus tard, Rachael. »

Je sors de ma cache en portant des verres de contact, mes yeux sont désormais brun, j'ai une perruque qui me recouvre parfaitement le visage, j'ai passé du cirage sur mes sourcils. Il ne reste aucune trace d'Alexandra derrière mes lunettes. J'ai passé un legging noir, ainsi qu'une jupe. C'est confortable et me donne la liberté de mouvement voulue. Je prends deux chargeurs et mon fusil de tir longue distance démonté, le tout glissé dans un sac bandoulière. Dans un tiroir, je récupère un vieil appareil photo, en retirant les cartes mémoires et en m'assurant que sa mémoire interne est vide, puis je le glisse dans mon sac avant de me mettre en route.

Je me gare à plusieurs rues de mon point de tir, et je prends un bus comme n'importe qui jusqu'à ma destination. Ce que je m'apprête à faire va avoir des répercussions à différents niveaux. La DEA est chargée de la surveillance, cela va se passer sous leurs yeux. Le FBI sera désormais impliqué, et donc Jillian de part ses liens. Les clans mafieux seront nerveux. Les gangs criminels aussi. Tirer en plein jour sur un parrain de la mafia, sur son propre terrain, sous les yeux des fédéraux, c'est un acte de guerre.

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant