Chapitre 35

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Je regarde mon écran, fixant la réponse de 42. Je ne suis pas du genre à être surprise, enfin je le croyais, ces dernières semaines me donnent à penser que je dois revoir l'image que j'ai de moi.

Je ne comprends pas comment elle peut savoir que je suis celle qui lui a écrit. Nous sommes plus de deux milles agents du FBI à New York, en plus de l'ATF, de la DEA, de dizaines d'autres agences fédérales et je ne suis pas la seule qui passe à ta télévision. Me connaît-elle parce qu'elle travaille pour Fiorentino ? Était-elle encore dans le parking lorsque nous y étions en attendant les démineurs et nous a-t-elle observé et écouté ? Si elle me connaît, a-t-elle suivi Alexandra ou Heather ? Elle semble disposée à discuter, je peux peut-être obtenir des informations.

« Pourquoi 42 ? C'est un peu étrange comme surnom. »

La réponse ne tarde pas, au point que je sursaute sur mon siège, avant de regarder autour de moi. Elle est en ligne avec moi.

« Pour vous intriguer, Agent Barnes, pour laisser planer le mystère. Suis-je un homme ou une femme ? »

« Je sais qui vous êtes, Madame 42. Je voulais vous remercier d'avoir sauvé les enfants du bus. »

« J'étais dans les parages pour un travail, ce n'était rien. »

Je note sur un carnet les informations qu'elle pourrait me donner, et mon ressenti face à cette conversion. Dans l'immédiat, il faut vérifier s'il y a eu des morts dans le quartier le jour de la prise d'otage ou si des femmes ont été aidées.

« Néanmoins, c'était un tir remarquable. Votre sens de l'humour moins, j'aurais pu être blessée s'il y avait eu une bombe dans votre voiture. »

« Non. Je n'utilise jamais d'explosif et vous êtes inoffensive, Agent Barnes. Vous pouvez mettre votre dossier à jour. Au revoir. »

Merde ! Elle va couper le contact !

« Peut-on se rencontrer ? Juste vous et moi, je ne serais pas armée. Choisissez le lieu, l'heure, je viendrais seule. »

« J'en suis persuadée, vous avez une certaine morale bien que vos fréquentations soient douteuses. Vos supérieurs savent-ils que vous fréquentez intimement la reine des scènes de crime ? »

Bordel ! Elle a dû nous suivre, forcément.

« Au fait, toutes mes félicitations pour votre promotion, c'est amplement mérité. Pensez-vous pouvoir m'accrocher à votre tableau de chasse ? »

Comment est-elle au courant ? Il y a une taupe dans les bureaux, elle est ici ! Je deviens brusquement soupçonneuse en regardant autour de moi, cherchant Marion du regard, mais elle revient de la salle de repos avec un café. Audrey est devant son ordinateur.

Audrey ?

« Je veux juste discuter avec vous, il y a des choses que je ne comprends pas. Le bus par exemple. »

« J'ai fait ce qui devait être fait, ce que vous n'auriez pas fait, pas vous personnellement, vous le FBI, Agent Barnes. Combien de temps se serait-il écoulé avant que l'un des deux tue un des otages, accidentellement ou non ? »

Je regarde Audrey se lever pour aller à la photocopieuse.

« Peu, je le reconnais. Avez-vous souffert dans votre enfance, pour protéger les femmes et les enfants ?

« Pas autant que vous le voudriez, Agent Barnes. Puisque vous me laissez le choix, je vous contacterai pour vous donner rendez-vous. Dans un esprit de bonne volonté et pour laisser planer le doute, donnez-moi votre numéro de téléphone. »

Je reste un instant sans répondre. Audrey passe à côté de moi, Marion va jeter son gobelet dans le bac à recyclage. 42 n'est pas l'une des deux.

Mais qui est-ce ?

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant