« À quelle heure finis-tu aujourd'hui ? »
Le message a foutue en l'air la journée de ma sœur. Lorsque je lui ai dit que je passerai la récupérer à la fin des cours et que l'on passerait le vendredi soir ensemble en plus du week-end, je suis redevenue la meilleure des sœurs à ses yeux. Nous avons une grande différence d'âge, j'ai vingt neuf ans, elle va sur ses quinze ans, mais nous avons toujours été proches. Même lorsque je suis entrée dans ma période rebelle et qu'elle faisait encore dans ses couches, d'ailleurs il faudra bien que j'en sorte un jour de cette période. Nous sommes restées proches avec Heather, des confidentes. Ce week-end, ce sera fous rires et discussions sérieuses : films, musique, petits copains, préservatif, drogue, maman.
Moi aussi, je me languissais à l'idée de passer du temps avec elle, mais les criminels se foutent un peu de mon agenda. Ce qu'il y a de plaisant dans notre système judiciaire, ce sont les juridictions. Un homme à été retrouvé assassiné dans un parc géré par l'administration fédérale, c'est pour nous. Il aurait été tué sur le trottoir situé à deux mètres, c'était pour la police. À deux mètres près, je passais un super week-end. Je ne suis pas le seul agent du FBI, je pourrais refiler le dossier à des collègues, voire à Paul, mais l'homme a un tatouage. J'adore les tatouages. Non que je sois fétichiste, je suis plutôt spécialisée dans les tatouages des groupes criminels, et moi quand je vois ce qui ressemble à une déclaration d'amour, je suis contente. La Camorra. J'ai encore une chance de m'en sortir mais le week-end semble compromis. Si mon client était sous surveillance de l'ATF ou de la DEA, c'est encore jouable, sauf si l'on m'invite, sinon c'est pour ma pomme et le week-end est mort.
« Qu'est-ce que tu es venu crever chez moi, toi ? », demandais-je en m'accroupissant près du corps. « Tu ne pouvais pas attendre lundi ? T'es chiant, merde. »
Carrie me regarde en souriant aussi je lui explique mes plans pour le week-end.
« Désolée, Jillian, il n'est pas mort de cause naturelle.
— Tu es sa complice ? », soupirais-je en prenant mon téléphone et en envoyant un message à ma sœur. La réponse est aussi rapide que brève, un émoji en colère. Je montre l'écran de mon téléphone à mon client. « Tu as vu ce que tu as fait ? ». Téléphone glissé dans ma poche, je redeviens sérieuse en prenant les gants que me tend Carrie. « C'est beau l'amour non ? » dis-je en montrant le tatouage. « C'est con, le tatoueur à fait une faute. Amore n'a qu'un R, et ce C, il est magnifique. Monsieur est italien, napolitain pour être précise. »
Carrie enfonce un thermomètre dans son oreille, perçant le tympan et me donne la température du corps ainsi qu'une tranche horaire pour la mort. Détachant les boutons de la chemise, je regarde la gorge de l'homme, Carrie me laisse faire, elle me connaît.
« Mmmm », pensais-je à voix haute.
« C'est curieux n'est-ce pas ?
« On l'a peut-être juste déposé ici, non ?
— C'est ta partie, pas la mienne, je t'en dirais peut-être plus une fois ouvert. Tient, son portefeuille. »
Le vol n'est pas le mobile du meurtre, il y a de l'argent à l'intérieur, à moins qu'il venait pour un échange et se soit fait piquer sa cargaison. Je regarde sous ses ongles, mais je ne vois aucune blessure défensive.
« Tu feras une analyse toxicologique ? Je ne peux pas croire qu'il se soit laissé pendre sans se débattre.
— Un jeu sexuel qui a mal tourné ?
— Ne te laisse pas influencer par Paul, Carrie. Tu m'appelles quand tu l'ouvriras ?
— D'accord. »
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FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balle
Mistério / SuspenseJillian et Alexandra, deux femmes que tout opposent. L'une est agent du FBI, l'autre une tueuse pour le crime organisé. Leur rencontre est accidentelle, mais sera une révélation pour Jillian, l'agent du FBI. Une relation basée sur le mensonge a-t-e...