Un 4X4 noir slalomait entre les arbres d'une forêt dense. De la marque Mercedes, ce robuste véhicule Classe G effaçait toutes secousses de la route, pour ses passagers. Trois hommes, tous plus musclés les uns que les autres, habillés en costume noir se délectaient du voyage qu'ils venaient de faire... et de la mission accomplie par leurs soins. Après six heures de routes, les voilà enfin qui rentraient chez eux, avec à leur bord une jeune fille.
Celle-ci d'une chevelure blonde époustouflante, assise sur la banquette arrière, recroquevillée sur elle-même, semblait terrorisée. Ses vêtements étaient tachés de sang, son t-shirt avait été déchiré et ses cheveux complètement décoiffés. Elle n'avait pas ouvert la bouche depuis le démarrage de la voiture. Pourtant, lorsqu'ils l'avaient sortie de chez elle par la force, cette dernière n'avait pas hésité à hurler comme un coq pousse son cri au petit matin.
La Mercedes pris un virage serré qui fit valdinguer tout le monde à l'intérieur.
- Doucement mec, dit l'homme assis à côté de la fillette à l'intention du conducteur.
- Ouais, je sais, désolé... On y est !
Le véhicule arriva devant un vieux manoir en pierres grises. Ses toits hauts et pointus étaient faits de tuiles noires. De grandes fenêtres, censées apportées de la lumière à l'intérieur, ne semblaient pourtant pas accomplir leur tâche, sans doute dû aux rideaux foncés épais qui les recouvraient. Ce bâtiment construit en plein milieu d'une forêt n'avait rien de commun. L'homme qui avait ordonné sa construction souhaitait un refuge pour lui et ses hommes. Il était en proie à des difficultés dans son milieu et était poursuivi par la police non seulement française mais aussi européenne. Afin de continuer son business en toute tranquillité, il s'était donc réfugié au fin fond d'une forêt, loin de chemins empruntés par les promeneurs. Depuis, ce manoir, d'une splendeur et d'une richesse impressionnante, demeurait la seule habitation de ces gens habillés en costume noir.
Les trois hommes descendirent du véhicule et se dirigèrent vers leurs confrères qui gardaient l'entrée du bâtiment.
La petite fille n'osait pas bouger. Toujours assise sur son siège, les genoux remontant jusqu'à son visage, elle ne savait pas quoi faire. Durant tout le voyage elle s'était posée des questions : Où allaient-ils ? Qu'allaient-ils lui faire ? Qui étaient-ils ? Aucune réponse ne lui était venue...
Pendant que ces gens discutaient avec les gardes, elle eut une idée. Une idée qui taraudait son esprit depuis le départ. S'enfuir. Le moment était venu. Ils ne la surveillaient plus en cet instant qu'elle avait tant attendu.
A une station-service, cette pensée lui avait aussi traversé l'esprit, mais ils l'auraient très vite rattrapée étant donné qu'elle ne pouvait aller bien loin à pied sur l'autoroute.
A présent, c'était le contraire. Les hommes occupés, une forêt tout autour, elle pouvait facilement se cacher. Ainsi, celle-ci détacha sa ceinture, ouvrit la portière qui n'était plus verrouillée et courut à toutes jambes.
Elle passait les cimes des arbres en sentant le vent sur son visage. Elle courait sans se retourner, ne voulant pas que cette liberté ne s'échappe trop rapidement. Malheureusement, elle entendait les hommes à ses trousses. Ils criaient. Elle aurait bien aimé crier elle aussi pour qu'on vienne à son secours, hélas impossible où elle attirerait ses kidnappeurs à elle. Elle se contentait alors de courir et se disait qu'elle croiserait sûrement des promeneurs qui pourraient la cacher... un bruit tout proche la fit sortir de ses pensées. Elle stoppa sa course effrénée, s'accroupit derrière un buisson et risqua un regard. Personne. Elle se releva. Elle était seule... pour le moment. Elle reprit donc sa course de plus belle, espérant que les hommes en noir se trouvaient loin d'elle. Le vent chaud du mois de juin fouettait son visage. Elle pensait à sa famille, à ses amis, à son père qu'elle avait dû quitter. Où était son père à présent ? Elle le savait mais ne voulait y penser. Non, elle espérait à cet instant qu'elle allait le retrouver, elle espérait rencontrer des promeneurs qui la sauveraient d'un destin funeste. Mais, elle ignorait tout de cette forêt, et surtout elle ignorait que plus personne ne venait se promener à l'ombre des arbres afin de goûter la fraîcheur en plein été. Cette forêt était, depuis plusieurs années, assaillie de rumeurs dérangeantes et terrifiantes. Les hommes en noir avaient assombri ce lieu jadis plein de magie et de promenades du dimanche.
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Les Inséparables
Teen FictionElles ne se connaissaient pas, et pourtant vont devenir les meilleures amies du monde à travers les barreaux d'une prison. Thaïs et Emilie ont 11 ans et viennent de se faire enlever par une organisation mafieuse après avoir assistées au meurtre de l...