Chapitre 20 : La rêveuse

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Elle se ressaisit un instant en pensant que leurs âmes continuaient de vivre dans les cotons blancs – si peu représentés en cette journée ensoleillée – tout là-haut. Que ses parents n'étaient pas réellement partis. Qu'ils regardaient leur fille unique de la vue céleste. Dans sa tête, Emilie se parlait. Elle se disait qu'il fallait qu'elle soit forte pour eux, pour ses parents qui s'étaient sacrifiés pour la sauver. Ce qu'ils avaient réussi après tout. En effet, d'après elle, si elle avait trouvé le courage de s'échapper du bâtiment des mafieux, c'était avant tout, grâce à la détermination de ses parents. Ils ne voulaient pas laisser leur fille entre les mains des méchants et ceci avait fait qu'Emilie souhaitait s'en sortir vivante. Cette histoire avait rendu la fillette plus forte. Et cette force lui venait de la mort de ses parents. Si triste que ce soit, Emilie avait tiré un bénéfice de cet évènement.

En repensant à toute cette histoire, elle se dit qu'il fallait leur rendre honneur et tout entreprendre pour qu'ils soient fiers de leur petite fille.

- Emilie ?

La jeune fille se retourna vers la droite, Thaïs la regardait. Cette dernière lui demandait si elle allait bien. Emilie lui répondit en hochant la tête. Puis, Thaïs lui tendit un papier. Dessus, une grille y était faite à l'ordinateur. Cinq colonnes y étaient dessinées. Les jours de la semaine, du lundi au vendredi montraient leur emploi du temps. Les horaires étaient plutôt sympas, seulement deux fois, les élèves commençaient à 8h30, sinon c'était plus tard, et une seule fois, elles finissaient à 17h.

Tandis que les élèves admiraient leur emploi du temps, Mme Landuret continuait sa distribution de papiers importants, cartes de cantines pour pouvoir manger au self et carnet de correspondance dont elle expliqua à ses élèves le rôle de ce dernier.

De son côté, Emilie tourna une nouvelle fois sa chevelure brune vers le ciel bleu.

- Mademoiselle !

Emilie n'entendit pas. Elle rêvait encore, comme si elle dormait à poings fermés. Elle ne sût pas même si on lui parlait à l'instant.

- Mademoiselle !!

Emilie sentit alors un coup dans son bras retenant sa tête, ce qui la sortit de son rêve. Elle se tourna et vît par surprise que toute la classe avait les yeux rivés vers elle.

- Pardon ? dit-elle timidement.

- J'aimerai fort que l'on m'écoute quand je parle.

La jeune fille ne répondit rien. Ainsi, la professeure pût retourner à son discours.

- Comme je disais, je vous donnerai des devoirs après chaque cours, et s'ils ne sont pas faits, vous aurez une croix. Au bout de trois croix vous aurez une retenue, est-ce clair ?

La classe lui répondit un « oui » en chœur au moment où quelqu'un frappa à la porte. Emilie frissonna à cet instant précis, la peur de voir débarquer un mafieux.

Mais la personne qui poussa la porte n'était qu'un jeune homme aux cheveux bouclés qui se présenta sous le nom de Mr Stanislas et de professeur d'Anglais.

A sa suite, d'autres professeurs vinrent dans la classe pour se présenter aux nouveaux arrivants du collège.

Cette première journée se passa parfaitement bien. Les jeunes filles quittèrent l'établissement, toutes joyeuses. Elles sautillaient sur le chemin du retour, avec pour compagnon, le fabuleux soleil aveuglant.

En rentrant, Emilie avait oublié toutes ses pensées. Ses parents avaient quitté ses songes pour le reste de la journée.

A présent, plus facile était-il de les rendre heureuses, l'une et l'autre, car elles n'avaient qu'à être ensemble pour que le bonheur soit complet. Il fallait tout de même qu'elles fassent attention, une joie comme celle-là, qui reposait sur l'oubli des pensées négatives, pouvait facilement les faire retomber dans le noir...

Le lendemain, les jeunes filles n'eurent pas cours, le collège étant réquisitionné pour la rentrée des plus grands. Ainsi, elles restèrent la journée à se reposer dans leur cabane. Et, voyant le beau soleil à travers leur fenêtre, elles sortirent s'amuser dans l'herbe et près du lac, sans songer que les mafieux habitaient non loin d'ici. 

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