Chapitre 3 : Une nuit de peur

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Les jeunes filles se turent jusqu'à ce que la lune apparaisse. La nuit envahissait la forêt et n'aidait pas Emilie à s'endormir. Elle songeait à son avenir, qu'allait-il lui arriver à elle et à sa nouvelle amie ? Elle n'arrêtait pas de se poser des questions. Et puis, des images de sang ne voulaient pas quitter son esprit.

- Tu dors pas non plus, Emilie ?

La brunette se releva d'un coup et vit l'autre fillette, elle aussi éveillée.

- Ça fait combien de temps que tu es là ? demanda Thaïs.

Emilie réfléchit quelques secondes, comptant sur ses doigts, et répondit :

- Deux jours de plus que toi.

- Ça a dû être difficile de vivre toute seule pendant deux jours, ici.

- Oui, mais je n'étais pas vraiment toute seule... dit Emilie.

Celle-ci se tourna vers une cage en face d'elle qui abritait un tigre roux endormi dans un coin de sa cage.

- J'ai parlé avec elle, elle s'appelle Samara. On ne se parle pas, mais on se comprend quand on se regarde juste. Elle a aussi peur que nous, tu sais ? Elle a perdu son bébé, comme nous nos parents...

- Comment tu sais tout ça ?

- Je sais pas... dit-elle le regard perdu au loin l'espace d'une seconde.

Après ces paroles, Emilie se mit à bailler profondément, puis ajouta :

- Je vais essayer de me rendormir, bonne nuit.

- Bonne nuit.

Emilie toujours tournée vers l'animal sauvage, lui adressa un « bonne nuit » silencieux avant de se recoucher.

Le sommeil ne fut pas facile à trouver, pour aucune des deux amies. La peur les maintenait éveillées. Emilie réfléchissait à Samara, à ce qui allait se passer par la suite, pour elle-même comme pour son amie et le tigre. Tandis que Thaïs s'imaginait pouvoir un jour s'échapper de cet endroit.

Tout à coup, un bruit envahissant la pièce coupa le fil de leurs pensées. Une porte avait claqué dans une pièce voisine. Les petites filles se regardèrent étonnées. Que se passait-il à cette heure-ci ? Leur regard fit le tour de la pièce, mais elles ne virent personne. Elles entendaient seulement des voix. Elles venaient de l'autre côté du mur.

Les fillettes collèrent toutes deux une oreille sur la paroi. Elles reconnurent la voix du chef, le tout petit en costume bleu. Ce dernier n'avait pas l'air très content.

- Tu m'as trahi, Roberto, disait-il d'une voix sombre.

- Non, je n'y suis pour rien, patron... j'm'excuse...

- Tais-toi !

- ...Non, s'il-te-plaît !

La voix du suppliant se faisait tremblante. Les fillettes sentaient ses gouttes de sueur perlées sur son front tellement sa peur était profonde. Mais, il n'eut pas le temps de supplier d'avantage son maître. Un bruit sourd. Ceci le fit taire trois secondes après ses supplications. Emilie se recroquevilla à l'écoute de ce bruit dangereux. Le sang ne les quittera donc jamais ?

Ce chef n'avait apparemment aucune pitié, que ce soit pour des adultes suppliants, des parents ou même des enfants.

Après ceci, les deux jeunes filles restèrent toute la nuit dans la peur, à sentir le sang de ce cadavre. 

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